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Les masques sont tombés

Les masques sont tombés
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Par Soraya Hélou

Le nouveau coup de force israélien contre six bateaux civils remplis de volontaires appartenant à 44 nationalités différentes a montré une fois de plus la barbarie d’"Israël" et l’appui dont il bénéficie auprès des gouvernements occidentaux. L’assaut contre les bateaux mené par des commandos de l’armée israélienne au lever du jour pour ne pas mobiliser les médias, était pourtant d’une clarté évidente. Filmé par des journalistes turcs venus couvrir l’arrivée des bateaux à Gaza, dans une tentative de briser le blocus imposé à cette bande depuis 4 ans, il montre clairement, des soldats masqués et armés, parachutés sur les ponts des navires, notamment celui du bateau turc « Marmara », semant la peur chez les passagers et tirant sur la foule. Bien entendu, l’armée israélienne, toujours soucieuse de son image, a pris, elle, d’autres photos qui montrent des civils brandissant des couteaux, censés être particulièrement effrayants pour des soldats surarmés et bien protégés… Si, dans la plupart des médias arabes, les événements se sont imposés d’eux-mêmes et si les films diffusés montraient incontestablement la férocité des soldats israéliens, les médias, occidentaux, notamment américains et français, ont cherché par tous les moyens à minimiser la violence israélienne. La place la plus importante était donnée, dans ces médias,  aux images fournies par l’armée israélienne, alors que les plateaux télés foisonnaient d’invités israéliens chargés d’expliquer l’événement. Aucun palestinien n’a été contacté pour commenter l’événement et encore moins d’autres Arabes qui auraient pu contester la version israélienne. Même les journalistes, en général caustiques et critiques, n’ont pas osé aborder les sujets qui fâchent avec leurs invités, reconnaissant que le Hamas est « l’ennemi de l’Occident, car il est hostile à la paix ». Parce que le gouvernement israélien, lui, est favorable à la paix ? Nul n’a songé à formuler une telle remarque et chez les défenseurs de la liberté d’expression, comme se définissent les médias occidentaux, le bourreau se transforme en victime et les véritables victimes n’ont en quelque sorte que le sort qu’elles méritent. Heureusement que la Turquie, cette puissance régionale alliée de l’Occident et membre de l’Otan, était présente dans cette tuerie, sinon, les médias occidentaux ne lui auraient consacré qu’un entrefilet. Mais là, ils on bien été obligés d’en faire leurs premiers titres, tout en essayant de favoriser la thèse israélienne de « légitime défense » de la part des commandos israéliens.
Dans ce monde où les médias occupent une place de plus en importante, la vérité ne peut toutefois plus être dissimulée sous des ficelles aussi grosses et les populations civiles aux quatre coins du monde ont manifesté leur colère et leur indignation. En dépit de la complaisance des médias occidentaux, "Israël" est en train de perdre la bataille médiatique et son image « d’armée de défense d’Israël » est de plus en plus écornée.
Même si les Etats-Unis se démènent et pèsent de tout leur poids pour éviter la moindre condamnation d’Israël, l’entité sioniste a été déjà condamnée par les populations libres du monde entier. L’opinion publique mondiale lui est de moins en moins favorable et nul ne se fait plus beaucoup d’illusions sur l’identité de la partie qui bloque la paix et rejette toute concession. C’est d’ailleurs à cause de la pression populaire que la plupart des dirigeants occidentaux ont été contraints de ne pas appuyer l’opération d’une rare sauvagerie, entraînant dans leur sillage les dirigeants arabes, considérés jusque-là comme faisant partie de « l’axe des modérés », qui se sont vus dans l’obligation d’adopter des positions en flèche. Le président égyptien a décidé la réouverture du point de passage de Rafah, alors que Mahmoud Abbas a décrété trois jours de grève. Ira-t-il jusqu’à suspendre les négociations indirectes avec l’entité sioniste ? Sa position est en tout cas de plus en plus inconfortable. Et, en dépit de son horreur, la tuerie de la flotille de la liberté a tout de même eu l’avantage de faire tomber les masques et de montrer Israël dans toute sa laideur. Cette entité bâtie sur le principe de la force croit aujourd’hui avoir atteint son objectif : elle a montré qu’elle n’hésite pas à accomplir des actes de la pire violence pour montrer sa force et empêcher la levée du blocus de Gaza. Mais elle ne mesure pas encore l’impact négatif de son acte auprès de l’opinion publique mondiale. Le processus est irréversible et Israël, longtemps enfant chéri de l’occident, est en train de perdre le capital de sympathie dont il bénéficiait auprès des occidentaux, en dépit de toute la complaisance de leurs médias. Reste à savoir si les Arabes sauront saisir cette chance et agir en conséquence, en suivant la belle leçon de courage et de droit que leur a donné la Turquie et son Premier ministre…

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