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La décision présidentielle au Yémen est-elle désormais houthie?

La décision présidentielle au Yémen est-elle désormais houthie?
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Les calculs sont tellement étranges au Yémen !!!! Deux cents jours depuis la prise du contrôle du gouvernorat d'Omran par le mouvement Ansar Allah, le 8 juillet de l'année dernière. Le plus optimiste ou pessimiste, chacun selon ses orientations politiques, ne pouvait croire que les Houthies parviendraient, dans les deux tiers d'un an, à avoir une telle influence sur la scène yéménite, sur le plan politique, économique et sécuritaire.

Dans un autre miracle en arithmétique, dans la journée cent depuis la prise du contrôle parLa décision présidentielle au Yémen est-elle désormais houthie? Ansar Allah de la capitale Sanaa, sous le nom des «comités populaires révolutionnaires», le mouvement s'apprête à gouverner le Yémen. Ce même mouvement interdit il y a des décennies de sortir du gouvernorat de Saada, dans l'extrême nord du pays. Même si une commission réduite de dialogue est formée pour cesser les accrochages devant les murs du palais présidentiel dans le sud de la capitale, mais dans les calculs de la force, on peut dire que la décision présidentielle est désormais houthie. Un point à la ligne.

Une source d'Ansar Allah : Nous avons voulu un véritable partenariat, ils ont voulu nous trahir

Les responsables d'Ansar Allah préfèrent toujours ne pas parler d'une bataille avant sa fin. Mais des sources de ce mouvement n'hésitent pas à expliquer le fond des dernières démarches qui ont débuté par l'arrestation du directeur du bureau de la présidence yéménite, Ahmad Awad Ben Moubarak, en raison de preuves irréfutables sur son action dans la gestion d'une cellule dans le but de saper l'accord de Paix et de Partenariat, arrivant au déclenchement des accrochages dans l'entourage du palais présidentiel, finalisés par la prise du contrôle d'une colline surplombant ce palais dans le sud de la capitale. Pourquoi certains insistent-ils à se cacher derrière le doigt, interroge la source d'Ansar Allah dans sa réponse à une question posée par le correspondant d'Al-Ahednews.

Et puis cette source d'expliquer qu'après cent jours à la signature de l'accord de Paix et de Partenariat, plusieurs évènements ont eu lieu :
- Atermoiement dans la formation du gouvernement tout au long d'un mois.
- Escalade verbale récurrente et sans précédent par le conseiller du président, Fares Sakkaf, contre le mouvement Ansar Allah, l'accusant de multiples exactions, bien qu'il soit au courant de l'ampleur de la coopération dans laquelle s'engagent les représentants du mouvement, au sein de la commission des conseillers du président ou au sein du gouvernement, arrivant même récemment à tendre la main à toutes les parties, y compris au parti du Rassemblement national pour la Réforme.
- Des assassinats sans précédent dans la capitale, commis par des responsables de la «sécurité politique». Notre mouvement a avancé les preuves au président dans le but de faire arrêter les suspects et d'ouvrir une enquête, surtout dans l'affaire de l'assassinat d'Abdul Malak al-Moutawakel. Pourquoi alors les responsables du palais présidentiel n'ont point agi à ce propos?

- Insistance à provoquer des crises d'électricité et de carburants, permanence de la corruption dans les secteurs économiques, en dépit de tous nos efforts, tentatives et pressions pour lutter contre la corruption et la poursuite en justice des corrompus auprès des institutions internationales. D'ailleurs, ces personnes sont connues par leurs noms. Pourquoi alors le gouvernement a-t-il fermé les yeux surtout que nous avons soulevé cette question durant les réunions du gouvernement ?
- Faciliter les mouvements des groupes takfiristes vers la capitale et les régions où se déploient les comités populaires. Le résultat fut plusieurs massacres perpétrés contre les jeunes innocents du Yémen. Pourquoi alors les forces de l'ordre n'ont-elles pas été soutenues dans l'application du plan sécuritaire proposé par le mouvement Ansar Allah ?
Et pourquoi la réponse a été toujours que les comités populaires se retirent des rues avant toute prise de mesure qui consolide la force de l'armée et de la police ?
- Poursuivre la procédure de la publication de la nouvelle Constitution, comprenant aussi la mise en œuvre du plan américain connu sous le nom du plan des six provinces, et ce malgré les réserves émises à plusieurs reprises, par le mouvement Ansar Allah, autour des détails de ce plan. Ne sommes-nous pas des partenaires sur la base de l'accord de Paix et de Partenariat ?

La source yéménite interviewée résume en disant : «si les autres parties avaient supporté le tiers de ce que nous avons assumé dans le but de faire réussir l'accord de paix et de partenariat, le Yémen serait aujourd'hui un modèle à suivre. Mais les mauvaises intentions ont été révélées au grand jour. Le mouvement possède d'ailleurs plusieurs documents qui confirment et prouvent qu'un complot a été ourdi pour saper les sacrifices du peuple yéménite. Le mouvement se réserve le droit de choisir le moment propice pour exposer ces preuves à l'opinion publique après les avoir exposées aux personnes concernées qui prétendent être soucieuses de la situation du Yémen, était-ce au sein du gouvernement ou ailleurs, parmi les représentants de la commission internationale qui a parrainé l'accord de paix et de partenariat ».

Une source proche de l'émissaire international Jamal Ben Omar : les mouvements des Houthis, intérieurs à 100

La source proche de l'émissaire international ne fait pas l'éloge d'Ansar Allah en prononçant les propos précités. On rapporte à Al-Ahednews que le représentant du secrétaire général de l'ONU au Yémen, Jamal Ben Omar, avait effectué des contacts avec des parties étrangères et régionales durant les derniers mois, dans une tentative de contenir les positions et les mouvements d'Ansar Allah. Mais tous ces contacts ont abouti à une conviction chez lui : «Les Houthies se comportent selon leurs propres convictions et leurs calculs sont à 100% locaux».

En réponse à une question selon laquelle les contacts du responsable onusien auraient englobé la République Islamique de l'Iran, le responsable interviewé a répondu qu'une communication directe a eu lieu entre des pays occidentaux et Téhéran autour de la situation au Yémen. D'après ces pourparlers, il s'est avéré que les Houthis agissent selon leur propre agenda politique et que leur influence est née de leur alliance avec les clans dans plusieurs gouvernorats et du soutien d'une large tranche des officiers de l'armée.

«Plusieurs conseils ont été avancés récemment au président Abed Rabbo Mansour Hadi, afin qu'il réponde aux revendications justes sur lesquelles insistent les Houthis, mais il parait que la décision présidentielle n'est pas uniquement aux mains du président, mais aussi aux mains de certains de ses proches», a conclu la source yéménite.

En fin de compte, les évènements des deux cents derniers jours ont montré que le mouvement Ansar Allah s'impose du jour au lendemain sur la scène yéménite, alors que le pouvoir de ses adversaires s'affaiblit.

Source : Al-Ahednews

 

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