Liban : “Daech” responsable du double attentat de Tripoli
Le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a souligné dimanche que le groupe terroriste "Daech" serait responsable du double attentat-suicide qui a frappé samedi soir le quartier de Jabal Mohsen à Tripoli, au Liban-nord.
"Les premières informations font état de la responsabilité de Daech", a affirmé M. Machnouk, lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion du conseil de sécurité national au sérail de Tripoli. La veille, un autre groupe terroriste, le Front al-Nosra (branche syrienne d'al-Qaëda) avait revendiqué l'attaque sur l'un de ses comptes Twitter.
Samedi, deux attentats suicide ont tué onze personnes et blessé 35 autres dans le quartier à majorité alaouite de Jabal Mohsen. L'attaque a pris pour cible un café populaire. Après une première bombe actionnée par un kamikaze, son complice a fait exploser la charge qu'il portait sur lui au milieu de la foule venue secourir les victimes. Les explosions ont fait d'importants dégâts dans l'établissement et les bâtiments environnants et provoqué un incendie. Les deux kamikazes ont été rapidement identifiés. Il s'agit de deux Libanais habitant le quartier voisin de Mankoubin. Bilal Mohammad Ibrahim et Samir Kayyal sont respectivement âgés de 32 ans et 21 ans. L'attaque a suscité l'indignation au sein de la classe politique, qui a exprimé sa solidarité avec les habitants du quartier visé et appelé à l'«unité nationale».
"Les kamikazes seraient en relation avec le terroriste Mounzer al-Hassan, tué depuis plusieurs mois lors d'affrontements avec les forces de sécurité libanaises", a précisé le ministre. Mounzer el-Hassan était un homme-clé pour les extrémistes qui comptaient sur lui pour la logistique, depuis leur départ de leur pays d'origine jusqu'à leur arrivée au Liban. "Je suis confiant que les habitants de Tripoli et de Jabal Mohsen sont unis face au terrorisme dans toutes ses formes", a souligné dans ce contexte M. Machnouk. Toutefois, le ministre de l'Intérieur s'est montré pessimiste : "2015 sera plus difficile que l'année précédente, je l'ai déjà dit", a-t-il mis en garde. Nous nous attendons à davantage d'escalade (des incidents sécuritaires) avec l'exacerbation du conflit syrien".
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