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Discours du secrétaire général du Hezbollah le 10ème jour de Achoura

Discours du secrétaire général du Hezbollah le 10ème jour de Achoura
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En ce jour tragique, je voudrais commencer par exprimer les plus nobles condoléances à Notre Prophète Mohammed et à notre maître l'émir des croyants Ali Ben Abi Taleb, à sayyida Zahraa, paix à son âme, à l'imam Hassan, à nos imams purs, à nos autorités religieuses et à nos références, à notre commandeur sayed Ali Khamenei et à tous les musulmans, pour la mort en martyr du petit fils du Prophète Abi Abdallah al Hussein et de ceux qui étaient avec lui... Je voudrais aussi vous remercier tous pour votre présence aujourd'hui et pour votre participation à la commémoration de Achoura, courageuse et patiente en dépit des défis sécuritaires auxquels il faut ajouter la pluie. Vous avez toujours été fidèles à ce rendez vous, vous avez toujours été ainsi et vous continuerez à l'être par la grâce de Dieu.

Ces foules immenses que l'on voit dans l'ensemble du monde arabe, ces foules en noir qui pleurent l'imam assassiné renouvellent l'engagement pris il y a plus de 1350 ans et montrent la grandeur de l'imam Hussein que nous continuons à pleurer aujourd'hui encore.

Je suis convaincu qu'en vous voyant si tristes, les gens croient que vous venez de perdre un imam. Ils ne peuvent pas concevoir que vous puissiez pleurer avec tant de douleur et d'émotion un imam tué il y a 1350 ans.

Mais c'est justement là la grandeur de l'imam Hussein. La douleur provoquée par sa mort reste dans nos cœurs génération après génération. L'imam Hussein continue de nous pousser dans la rue et sur les places pour exprimer notre douleur et renouveler notre engagement. Ses paroles restent puissantes et dès qu'il nous appelle nous sommes prêts à répondre. Ses mots sont toujours entendus, forts et ils ont une portée immense.

Face à cette tragédie, toutes les autres paraissent secondaires. Face aux sacrifices et aux souffrances de cet imam tout le reste paraît dérisoire. C'est d'ailleurs pourquoi, cet imam a toujours fait peur. Les rois ont craint pour leurs trônes et ils ont voulu effacer son nom et son souvenir, du passé, du présent et de l'avenir. Ils ont voulu l'effacer des consciences. Ils ont tué ceux qui l'aimaient et ses visiteurs. Ils ont détruit sa tombe et interdit de pleurer sa disparition. Ils ont même interdit son évocation et celle de ses qualités. Ils ont coupé les têtes, les mains et les pieds pour punir ceux qui pensaient encore à lui et quel a été le résultat ?

Al Hussein est resté et ils sont partis. Il est resté parce qu'il est la lumière de Dieu sur terre. Leur souvenir et leurs traces ont disparu et l'imam Hussein est resté l'une des plus importantes figures de l'Histoire et de cette oumma. Votre présence chers frères et sœurs, ici, mais aussi à Baalbeck, à Bint Jbeil, à Tyr et dans toutes les autres régions est la preuve de la capacité de l'imam à vous mobiliser et à influer sur le cours des événements, tout en vous poussant à relever les défis et à ne pas craindre les risques.

Je voudrais pour cette occasion évoquer quelques idées rapides.

Premièrement : Ces commémorations sont souvent la cible d'explosions et d'attentats. Ce qui s'est passé hier au Nigéria et il y a quelques jours dans la région de Ihsaa en Arabie saoudite, ainsi que les attaques contre les visiteurs d'Abi Abdallah al Hussein en Irak et contre la foule attristée au Pakistan montrent que cette habitude se poursuit. Pourtant, en vous menaçant, ils menacent une foule pacifique et civile d'attentats suicides ou de voitures piégées ou encore de l'envoi de missiles. Ils tuent, font des massacres dans plus d'un coin du monde. Cela prouve en réalité leur faiblesse spirituelle et humaine. Leur barbarie est aussi la preuve de leur lâcheté. Pourtant, au cours des années passées et aujourd'hui encore, vous êtes en train de prouver que ces méthodes lâches et violentes n'ont aucun effet. Rien ne pourra séparer l'imam Hussein de ceux qui l'aiment, ni les explosions, ni les tueries, ni les menaces. N'est-ce pas là une forme de guerre ? Et nous sommes ceux qui résistent face à cette guerre. Ne sommes-nous pas les enfants de l'école de l'imam Hussein qui crions chaque année, à chaque Achoura que nous refusons l'humiliation, face aux Israéliens, aux takfiristes et à tous les despotes et tyrans du monde ? Ne sommes-nous pas en train de reprendre dans nos vies et face aux agressions qui nous visent le cri de l'imam Hussein, lorsqu'il a lancé : plus jamais d'humiliation ? Votre présence aujourd'hui renouvelle ce cri et ce serment.

Deuxièmement : Il faut s'arrêter sur ce que subit aujourd'hui Jérusalem soumise à une véritable plan de judaïsation, avec la construction de nouvelles colonies et l'exode forcé de ses habitants qu'ils soient musulmans ou chrétiens, sans parler des atteintes à la mosquée Al Aqsa. Les sionistes profitent de ce qui frappe actuellement le monde arabo-musulman pour réaliser leur rêve. Aujourd'hui, plus que jamais, on peut parler avec crainte de ce qui menace Jérusalem et la mosquée Al Aqsa, ainsi que les symboles sacrés chrétiens et musulmans. Il ne s'agit donc pas d'une exagération pour susciter la peur ou créer des prétextes. Il ya désormais une crainte réelle et justifiée et la responsabilité de tous les musulmans, pas seulement celle des habitants de Jérusalem et des Palestiniens, est de l'affronter. C'est la plus grande honte pour les musulmans, pour la oumma d'un milliard et plusieurs centaines de millions de musulmans dans le monde d'assister sans rien faire à la destruction ou de la défiguration d'une de leurs plus importantes coupoles, un de leurs symboles les plus sacrés...

Les ulémas, les autorités musulmanes, les Etats islamiques l'Organisation des Etats islamiques, la Ligue arabe, tous sont invités à adopter une position historique et ferme. Les conflits et les divergences dans le monde arabo-musulman ne doivent pas empêcher la oumma de réagir à une menace de cette ampleur.

Troisièmement : je voudrais parler des menaces israéliennes perpétuelles mais qui se sont amplifiées après la fin de l'agression contre Gaza de lancer une troisième guerre au Liban.

Je voudrais vous dire à ce sujet que notre compréhension des faits nous porte à croire que ces menaces ne sont pas un indice de force. Au contraire, elles expriment la faiblesse. Les Israéliens parlent de leur inquiétude, de leur déception et de la chute de leurs illusions. Ils pensaient que les développements dans la région, et en particulier en Syrie, allaient affaiblir la résistance et l'axe de la résistance. Ils s'attendaient à ce que ces développements occupent la résistance et l'empêchent de rester vigilante face à eux, tout en l'entraînant dans une guerre d'usure.

Les Israéliens recueillent et rassemblent les informations et les données. Ils ne misent pas sur ce qui s'écrit dans certains journaux libanais et arabes et ils ne se contentent pas des médias arabes et locaux. Même si certains d'entre eux disent que la guerre en Syrie est en train d'affaiblir le Hezbollah tant sur le plan militaire que populaire. Ils disent cela dans le cadre de la guerre psychologique. Mais les Israéliens savent que ce n'est pas la réalité. Ils ne comptent pas sur des articles de presse payés à l'avance. Ils se basent sur les données objectives et savent que la résistance représente une menace réelle pour eux.

En ce qui nous concerne, tout ce que nous avons entendu depuis la fin de l'agression contre Gaza ne nous inquiète pas et ne nous fait pas peur. Au contraire, cela nous rassure car cela montre l'étendue de la crainte qui étreint l'ennemi. Oui les Israéliens doivent avoir peur. Lorsqu'un haut officier déclare que dans la prochaine guerre avec le Hezbollah, si elle a lieu, il faudra fermer l'aéroport Ben Gourion dès le premier jour, le port de Haïfa etc c'est vrai.

Aujourd'hui, je voudrais confirmer cela et même ajouter à l'adresse des Israéliens : non seulement vous devrez fermer votre aéroport et vos ports, mais vous ne trouverez pas un seul endroit sur l'ensemble de la Palestine occupée, à l'abri des missiles de la résistance islamique au Liban.

Vous devrez prendre vos précautions au sujet de tout ce qui peut vous passer par la tête. Par conséquent, tout ce qui se dit sur l'angoisse, la crainte d'une nouvelle guerre et la crainte des bilans est réaliste. Par contre, toutes les menaces qu'ils profèrent à notre égard sont destinées à nous faire peur. Sans y parvenir. Si la guerre en elle-même ne nous effraie pas, comment la simple menace pourrait-elle nous faire peur ? En d'autres termes, toutes ces menaces n'ont aucun effet et ne changent rien à la situation.

Ce qui empêche les Israéliens de lancer une nouvelle guerre et de profiter de la chance que constitue pour eux les développements en Syrie, c'est le fait qu'ils savent que la résistance a toujours l'œil sur la frontière avec le nord de la Palestine. Tout le long du sud, la résistance est en état d'alerte et prête à toutes les éventualités. Les Israéliens ne sont donc pas dupes de ce qui se dit ou s'écrit. Ils savent que le déclenchement d'une nouvelle guerre contre le Liban sera très coûteux.

Ce qui les empêche donc de lancer une agression, c'est la dissuasion instaurée par la résistance et qu'elle représente. Les derniers événements l'ont montré sans la moindre ambiguïté : la résistance n'accepte aucune agression, aucune violation, contre le Liban et les Libanais. Elle réagit rapidement de la manière et au moment qui lui conviennent et revendique clairement sa riposte. Les Israéliens comprennent le message qui leur est adressé ainsi que la nouvelle ancienne équation établie. Ceci est la preuve du courage et de la force de cette résistance qui ne craint aucune confrontation avec l'ennemi.

Les yeux doivent toujours être fixés sur l'ennemi israélien. Je vous affirme - et je ne le dis pas pour relever le moral des gens- que la résistance est aujourd'hui plus forte qu'avant. Elle est plus sûre d'elle-même et elle a une expérience plus étendue dans la façon d'affronter les menaces et de mener les guerres. C'est pourquoi nous devons être grandement rassurés et confiants dans les capacités de nos frères dans la résistance.

Quatrièmement : deux mots sur ce qui se passe en Syrie.
Avant de commencer ce discours, je lisais une nouvelle qui venait de tomber sur la mort de plusieurs membres de la tribu sunnite Abou Nemr en Irak tués par Daech. Les morts seraient de plus de 500 martyrs en une semaine ou deux, parmi lesquels des femmes et des enfants. Je voudrais dire que tout ce qui se passe en Irak et en Syrie nous confirme la justesse de nos options. Nous sommes capables de remporter des victoires et nous sommes en train de le faire. Chaque jour qui passe montre la justesse du choix que nous avons fait et la réalité de nos capacités.

Au sujet de la Syrie, au début tout le monde disait que ce pays allait tomber entre les mains de l'opposition en quelques semaines, voire en deux ou trois mois. Si quelqu'un voulait donner un peu plus de temps, il parlait de quatre mois. Nous entrons bientôt dans la quatrième année et la Syrie n'est pas encore tombée. Lorsque les forces régionales et internationales se sont unifiées pour contrôler le pays, elles ne cherchaient pas à prendre le contrôle d'une zone ou d'une ville. Elles voulaient contrôler toute la Syrie avec une attention particulière pour Damas. Aujourd'hui, nous voyons que Damas tient toujours le coup et la Syrie n'est pas tombée entre les mains de ces axes régionaux et internationaux.

De leur côté, les takfiristes voulaient contrôler toute la Syrie, en chasser les habitants d'une autre religion et même ceux qui suivent d'autre rites musulmans ou encore les musulmans sunnites qui ne partagent pas leurs vues. La Syrie était donc l'attente des massacres perpétrés par ceux-là comme ils l'ont fait à Al Anbar en Irak, et à Deir el Zor et Raqqa en Syrie. Mais nous sommes aujourd'hui dans la quatrième année du conflit et les takfiristes n'ont pas pu prendre le contrôle de la Syrie. Une grande partie de ses habitants est restée chez elle, dans ses villages et ses villes hors du contrôle des takfiristes.

N'est-ce pas là une grande victoire et une grande réalisation ? Certes, nous devons arriver à la victoire finale, mais ce qui s'est passé jusqu'à présent est une victoire non négligeable. Notamment pour tous ceux qui se battent pour que l'Irak et la Syrie ne tombent pas entre les mains des takfiristes, de ceux qui coupent les têtes et s'emparent des femmes, bafouant tous les principes humanitaires.

Nous sommes fiers de cette victoire et de cette réalisation. Nous sommes fiers de participer à ce combat aux côtés de nos frères syriens, qu'il s'agisse de l'armée ou des forces de défense populaires. Ce sont eux qui font le gros du travail et notre participation est modeste. Mais ensemble, nous enregistrons des victoires.

Au Liban, certains prennent leurs désirs pour des réalités. Tous les deux ou trois jours, nous entendons ou nous lisons que le Hezbollah va retirer ses troupes de Syrie où il s'enlise dans une guerre d'usure. Preuve en est ce qui se passe au Qalamoun.

Mais justement, que se passe-t-il au Qalamoun ? La situation y est excellente. Dans tous les lieux où nous nous trouvons aux côtés de nos frères syriens la situation est excellente.

Ne prêtez pas attention à la guerre psychologique et aux mensonges des médias. Depuis des mois, les éléments armés se battent dans le Qalamoun pour reprendre un seul village à l'armée syrienne, ses alliés et ses amis. Et ils n'y parviennent pas. Si Dieu le veut, ils n'y parviendront pas.

Aujourd'hui, nous sentons que nous sommes dans une bataille pour défendre et protéger la région face à une terrible menace. En tout cas, nous sommes une partie de cette force de protection et de défense et c'est un honneur pour nous. Grâce à nos moujahidins, à nos blessés, à nos martyrs et à notre position, nous aurons l'honneur de faire partie du camp victorieux dans la victoire à venir.

Les takfiristes, eux, n'ont aucun avenir. Leur projet ne peut pas vivre. Il a une durée de vie limitée car il n'a pas les composantes nécessaires pour se prolonger. Je vous l'affirme : nous vaincrons les takfiristes dans toutes les régions et dans tous les Etats et nous aurons l'honneur d'être une partie intégrante de la victoire.

Chers frères et sœurs, nous nous retrouvons aujourd'hui, non pas pour commémorer le ùmartyre de l'imam Hussein mais pour revivre en lui. Nous vivons avec lui dans chaque bataille, dans chaque goutte de sang versé, dans chaque place et dans chaque manifestation. Chaque blessé qui tombe dans nos rangs répond à l'appel de cet imam et il est présent dans chaque larme versée par la mère, l'épouse, la sœur ou la fille d'un de nos martyrs. Nos bras, nos lèvres, nos esprits et nos cœurs disent : «Nous sommes prêts et à tes ordres imam Hussein. Ce serment et cet engagement ne changeront pas, car iles contiennent notre dignité et notre raison d'être».

Traduit par French.alahednews

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