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Les enquêtes sur les brutalités policières à Bahreïn… de la poudre aux yeux

Les enquêtes sur les brutalités policières à Bahreïn… de la poudre aux yeux
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Une nouvelle vidéo sur la brutalité des policiers au Bahreïn a été postée lundi 11 novembre sur YouTube. Cette vidéo montre un policier qui maltraite un détenu et le couvre d'insultes en faisant référence à sa confession.

Les images ont été postées par les militants du mouvement du 14-Février, le groupe qui est à l'origine de la protestation contre la monarchie dirigée par le roi Hamad ben Issa al-Khalifa. La scène se déroule dans une voiture de police. Un prisonnier est assis sur la banquette arrière, entre deux policiers en uniforme, les mains ligotées derrière le dos et la tête couverte par son tee-shirt. Après une petite conversation, un policier le frappe à coups de poings sur la tête et sur le dos tandis que les autres policiers essayent de le calmer.

                                             

«Les enquêtes sur les brutalités policières rarement sanctionnées»


Dès le lendemain de la diffusion de la vidéo, le ministère de l'Intérieur a annoncé la suspension des policiers et l'ouverture d'un enquête. Mais cette mesure n' est que de la poudre aux yeux.

Pour Said Yousif Almuhafdah, vice-président de Bahrain Center for Human Rights, est persuadé qu'ils ne seront pas inquiétés.

«Malheureusement, les policiers qui commettent des actes de maltraitance et même de torture jouissent d'une véritable impunité. Depuis 2011, il y a eu 7 ou 8 cas de maltraitance avérés, grâce notamment à des vidéos fuitées», affirme-t-il.

Selon le militant, à chaque fois, c'est le même scénario : les autorités annoncent l'ouverture d'une enquête, mais elles ne sont pas suivies de résultats ou de sanctions, ou alors très rarement. Les annonces du ministère sont uniquement destinées à calmer l'opinion publique et à donner une image de démocratie à l'international.

Et le militant de poursuivre : «Et dans les rares cas où il y a condamnation, les peines sont finalement réduites. En mai 2013, un officier de police condamné à 7 ans pour avoir tué par balles un manifestant désarmé a finalement vu sa peine réduite à 6 mois de prison. À la même période, la justice a acquitté deux policiers qui ont tué un manifestant en lui tirant dessus à la chevrotine. La cour a en fait jugé que les deux policiers n'avaient pas tiré avec l'intention de tuer et qu'ils étaient donc libres de partir». [en mai 2014, un adolescent de 14 ans a également été tué par des tirs de chevrotine au cours d'une manifestation alors qu'il n'était pas armé, ndlr].

«En avril 2012, des policiers avaient participé avec des voyous au casse d'un supermarché dont le propriétaire est chiite. La scène a été filmée par la caméra de surveillance du magasin mais cela n'a donné lieu à aucune enquête, bien que les visages des policiers apparaissaient clairement sur les images. Cette situation ne changera pas tant que le Bahreïn ne sera pas doté de vraies institutions et surtout d'une justice indépendante. Pour cela, il faudrait des vraies réformes démocratiques. Et on en est encore loin», a conclu l'activiste.

En mai dernier, l'organisation Human Rights Watch a publié un rapport, dénonçant l'impunité et la partialité de la justice dans le royaume. «Au Bahreïn, un agent de police qui tue un manifestant de sang-froid ou bat un détenu à mort pourrait encourir une peine de six mois ou peut-être deux ans, tandis qu'appeler pacifiquement à ce que le pays devienne une république peut mener à une peine de prison à perpétuité», explique le document.

Source : France24 et rédaction

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