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La guerre contre le terrorisme, ou le nouveau mensonge américain

La guerre contre le terrorisme, ou le nouveau mensonge américain
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  Par Samer R. Zoughaib

Les Etats-Unis et leurs alliés (européens, arabes et turcs) mobilisent, à partir d’aujourd’hui, à Jeddah, leur gigantesque machine médiatique et diplomatique pour faire avaler au monde leur nouveau mensonge: le lancement de la guerre contre le terrorisme. Cette même machine qui, il y a peu, qualifiait ces barbares de «révolutionnaires».

Le comble de l’ironie est que les parties prenantes à cette pseudo-guerre sont eux-mêmes responsables de l’apparition et de l’implantation de l’«Etat islamique» (EI, ou Daech), qualifié par Al-Azhar d’«ennemi de l’islam».

C’est en effet l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie qui ont directement offert la couverture politique et assuré les moyens financiers, militaires et logistiques, qui ontLa guerre contre le terrorisme, ou le nouveau mensonge américain
permis à cette organisation terroriste et aux autres groupes extrémistes de se développer en Syrie et en Irak. Les dizaines de milliers de mercenaires, qui ont afflué du monde entier dans ces deux pays, ces trois dernières années, sous la bannière du «jihad», ont transité essentiellement par la Turquie. Ce pays leur a accordé toutes les facilités nécessaires pour aller semer la mort et la désolation. Le Golfe a, quant à lui, assuré les milliards de dollars pour financer leurs actes barbares, et les Etats-Unis ont joué au chef d’orchestre, qui a réparti les responsabilités entre ses musiciens, attribuant à chacun une partition dans cette monstrueuse entreprise.

Réorienter «Daech»

Washington aurait pu continuer à jouer à ce jeu ad vitam aeternam si «Daech», enivré par ses victoires, n’avait pas transgressé les limites qui lui avaient été fixées, c’est-à-dire ne pas s’attaquer au Kurdistan irakien. Que des dizaines de milliers de chrétiens, de chiites et de Yazidis soient massacrés et chassés de chez eux, n’a en rien ému leLa guerre contre le terrorisme, ou le nouveau mensonge américain
locataire de la Maison Blanche. Mais lorsque les troupes d’Abou Bakr al-Baghdadi se sont approchées d’Erbil et, surtout, lorsque deux journalistes américains ont été décapités, Barak Obama ne pouvait plus rester silencieux, sous peine d’être sanctionné par son opinion publique et dénigré par ses adversaires politiques.

Après avoir tergiversé pendant des semaines, le président américain a finalement annoncé sa stratégie visant à «détruire Daech». Il a rassemblé autour de lui une coalition d’une quarantaine de pays, les mêmes que ceux qui ont provoqué, nourri et fait perdurer le conflit en Syrie. Barak Obama a annoncé la bonne nouvelle, en affirmant que «la guerre contre l’EI sera longue».

Elle sera non seulement longue mais aura aussi une issue incertaine. Car Washington ne veut pas vraiment éradiquer cette organisation. Il veut uniquement la dompter, l’empêcher de s’attaquer à ses intérêts directs et réorienter son action afin qu’elle s’inscrive dans le cadre de sa stratégie visant à affaiblir l’Etat syrien et l’Iran.

Pas de victoire sans la Syrie et l’Iran

Tous les experts dignes de ce nom savent pertinemment que la lutte contre le terrorisme passe par une coopération internationale et régionale, impliquant les principaux Etats de la région. Or comment une telle entreprise peut-elle réussir si la Russie, la Syrie et l’Iran en sont exclus?

Ce ne sont certainement pas les raids aériens et encore moins les Peshmergas qui viendront à bout de «Daech». Seule une campagne terrestre peut vaincre cette organisation. L’armée syrienne, qui l’affronte depuis plus de trois ans, est la plusLa guerre contre le terrorisme, ou le nouveau mensonge américain
habilitée à mener ce combat.

Les calculs de Barak Obama sont cependant différents. Il veut, en même temps, freiner l’expansion de «Daech» et le pousser à concentrer ses efforts guerriers contre l’Etat syrien. Il espère faire d’une pierre deux coups.

Cette même stratégie est appliquée au Liban. Washington, via l’Arabie saoudite, empêche la fermeture du front de Ersal, car il veut utiliser les groupes terroristes basées dans cette région montagneuse pour combattre le Hezbollah dans l’espoir de l’affaiblir. Mais c’est mal connaitre la Résistance, sa patience et ses capacités.

Le comble de l’irresponsabilité et de l’absurde est que l’étiquette «terroriste» est exclusivement accolée à «Daech», alors que le «Front al-Nosra», branche syrienne d’Al-Qaïda, responsable de l’enlèvement de 43 Casques bleus dans le Golan et placé sur la liste des organisations terroristes de l’ONU, est devenu fréquentable.
Voilà pourquoi les armes et les munitions destinées à l’Armée libanaise tardent à venir! Voilà pourquoi le gouvernement libanais hésite, tergiverse et ne soutient qu’à demi-mot l’institution militaire! Voilà pourquoi le 14-Mars poursuit sa campagne insidieuse visant à semer le doute, à saper la confiance et à miner l’unité nationale.

Soit Barak Obama n’a pas tiré les leçons de l’Histoire, soit il a la mémoire courte. Ses prédécesseurs ont essayé de jouer la carte d’Al-Qaïda, mais le monstre qu’ils ont créé a fini par les dévorer.

Source: french.alahednews

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