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Le Liban à l’heure de vérité

Le Liban à l’heure de vérité
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Il a fallu l’attaque contre l’armée à Ersal pour que certaines parties libanaises commencent à réaliser qu’il existe une véritable menace pour l’ensemble de la région et que le groupe takfiriste «Daech» n’est pas une création du régime syrien, mais une véritable menace pour la région et pour le Liban qui se croyait à l’abri. Brusquement, et dans le sang des soldats libanais, ces parties ont commencé à réaliser que leurs discours depuis trois ans étaient totalement à côté de la plaque et que le ver qu’ils ont laissé s’introduire dans le fruit pourrait bien finir par les ronger eux-mêmes.

Depuis le déclenchement des événements en Syrie, ces parties qui sont essentiellement sous la bannière du 14 Mars n’ont cessé de brandir leur appui à l’opposition syrienne, sans vouloir comprendre que l’objectif de ce soulèvement n’est nullement l’instauration d’un régime démocratique, mais bien la chute d’un régime qui ne veut pas baisser les bras devant les projets d’effritement de la région. Ces parties ont donc clamé leur appui à l’opposition syrienne, ne voulant pas voir ses dérapages et son «islamisation» de plusLe Liban à l’heure de vérité
en plus claire. Ils n’ont cessé pendant des années de nier cette «islamisation» et lorsque celle-ci est devenue évidente, ils ont accusé le régime syrien d’avoir créé «Daech», sachant que le régime syrien peut difficilement créer un groupe de combattants qui viennent du monde entier se battre en Syrie attirés par l’idée du «Jihad». Le Hezbollah, qui a vu, avant tout le monde, la menace que représentent ces groupes pour le tissu social et confessionnel de la région, a commencé par envoyer ses combattants en mai 2013 en Syrie, d’abord pour défendre les lieux Saints et les villages libanais en Syrie et ensuite pour empêcher les combattants de contrôler la frontière avec le Liban, devenant ainsi une menace réelle pour ce pays. Pourtant, il n’a cessé d’être la cible de critiques de la part de la communauté internationale et du 14 Mars, sans parler de l’ancien chef de l’Etat Michel Sleiman. Le prétexte des critiques était que le Hezbollah serait ainsi en train d’importer le conflit syrien au Liban, alors que justement ce qu‘il a fait c’est réduire la possibilité d’infiltration de ces groupes takfiristes au Liban. Aujourd’hui, certaines parties au sein du 14 Mars ne peuvent plus nier l’existence de «Daech» et la menace que ce groupe représente pour le Liban et la région, mais elles continuent de réclamer le retrait de Syrie des combattants du Hezbollah, soit parce qu’elles ne veulent pas reconnaître leur erreur, soit parce qu’elles sont de mèche avec les terroristes ou alors elles sont des pions entre les mains de ceux qui protègent ces terroristes. Résultat, c’est l’armée qui est attaquée à Ersal et comme l’a dit son commandant en chef le général Kahwaji, il ne s’agit pas d’un incident de parcours, mais d’une action préméditée et d’un plan soigneusement préparé qui vise à créer «un émirat daechiste» au Liban, en prolongement du «califat» instauré à Mossoul en Irak et à Raqqa en Syrie. Le général Kahwaji ne prend pas ces propos à la légère, lui qui prend rarement la parole devant les médias. Il se base, selon des sourcesLe Liban à l’heure de vérité
militaires sur les aveux du Syrien Imad Ahmed Jomaa, arrêté à la veille du déclenchement de l’attaque contre les positions de l’armée à Ersal. Le fameux Imad Jomaa serait l’émir prévu de «l’émirat daechiste» au Liban. Il aurait affirmé qu’il était venu dans la région pour inspecter les positions de l’armée afin de préparer l’attaque qui allait permettre la proclamation de «l’émirat», dans le prolongement du «califat» de Mossoul et de Raqqa. Rien que cela! Et pourtant, certaines parties au sein du 14 Mars continuent d’appuyer l’armée du bout des lèvres tout en exigeant le retrait du Hezbollah de Syrie. Alors qu’aucun expert militaire ne peut nier le fait que les combats auxquels participe le Hezbollah de l’autre côté de la frontière libanaise, en coopération avec l’armée syrienne, contre les groupes takfiristes dans le Qalamoun, facilitent directement ou non la tâche de l’armée de ce côté-ci de la frontière. Réclamer le retrait des combattants du Hezbollah, comme l’a fait le chef des Forces libanaises mais aussi Ahmed Hariri c’est en quelque sorte porter un coup à l’armée libanaise dans sa bataille contre les takfiristes. D’autant que les combats dans le Qalamoun ont abouti à la mort de deux chefs takfiristes, dont le plus important est «Abou Mohammed al Falastini», qui donnait ses directives aux takfiristes installés à Ersal. Face à la globalisation de la menace takfiriste qui ne respecte pas les frontières traditionnelles et les pays qu’elles délimitent, se battre en Syrie, ou en Irak ou même ailleurs, c’est se battre pour le Liban, devenu une cible des groupes takfiristes. Il figurait déjà sur l’agenda des takfiristes, mais il n’était pas en tête des priorités, bien qu’il y ait déjà eu des tentatives, comme le phénomène de cheikh Ahmed Assir qui avait créé son «mini-émirat» à Abra. Là aussi, l’armée avait été attaquée avant d’être contrainte à réagir. Et là aussi, on avait entendu les mêmes voix critiquer l’armée, accusée «de procéder à des arrestations dans les rangs des habitants de Abra»…Cette fois, pourtant, la bataille est bien plus dure et le danger encore plus menaçant. L’armée n’a pas d’autre choix que de la mener jusqu’au bout. Dans l’espoir que ces groupes finissent par se réveiller et par comprendre qu’il ne s’agit pas d’une situation ordinaire où la surenchère politique est permise, mais d’une heure grave où le Liban a plus que jamais besoin de vigilance et d’unité. L’Heure de vérité a sonné, soit on choisit le salut du Liban et dans ce cas on appuie l’armée et ceux qui l’aident sans réserves, soit on laisse les takfiristes détruire le Liban et le message de coexistence qu’il représente…

Source: French.alahednews

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