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L’investiture d’Assad: la suprématie de l’Etat en Syrie

L’investiture d’Assad: la suprématie de l’Etat en Syrie
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Par Samer R. Zoughaib

Aussi bien dans la forme que dans le fond, la cérémonie d'investiture du président Bachar al-Assad pour un troisième septennat a porté le même message: la grandeur et la suprématie de l'Etat syrien, en dépit de trois ans d'une guerre, visant à démembrer le pays et à détruire ses institutions.

Une cérémonie impressionnante dans un cadre imposant. Chaque détail était réglé à la perfection, chaque geste avait une signification. L'investiture du président Bachar al-Assad, réélu avec plus de 10 millions de voix, le 3 juin dernier, a été une occasion pour adresser une série de messages aux amis et aux ennemis de la Syrie, et, surtout, au peuple syrien.
L'événement, organisé au «palais du peuple», juché sur une colline surplombant la capitale, étaitL’investiture d’Assad: la suprématie de l’Etat en Syrie retransmis en direct par la télévision syrienne et d'autres chaines satellitaires arabes. Le «Live» est, en soit, un défi lancé aux ennemis de la Syrie. Voilà le président, que les dirigeants et les médias des pays occidentaux et des pétromonarchies du Golfe donnaient pour fini, terré dans un abri, qui apparait au grand jour, dans un lieu connu de tous, sous les caméras.
Le caractère solennelle de la cérémonie et le cadre choisi pour l'accueillir ont ajouté un brin de majesté à un événement hautement politique. Arrivé dans une voiture noire, Bachar al-Assad est accueilli par un officier de la Garde républicaine, vêtu d'un uniforme impeccable. Le chef de l'Etat avance sur un tapis rouge, passant en revue la garde d'honneur, parfaitement alignée, alors qu'une fanfare joue un hymne militaire. On aperçoit, à l'arrière, les jardins du palais, parfaitement taillés. L'image symbolise un Etat fort et solide, fier de ses institutions, malgré la dureté de la guerre qui sévit depuis trois ans. La caméra se déplace ensuite à l'intérieur, où deux jeunes officiers, dans un geste synchronisé, ouvrent les portent du palais devant un Bachar al-Assad, la stature haute et droite, avançant d'un pas sûr. Le président passe entre une double haie d'officiers, qui les adressent un salut militaire, dans le magnifique hall de marbre blanc.

La Syrie résistante

Les prises de vue sont dignes des meilleurs réalisateurs. Les images renvoient à la suprématie de l'Etat, sa force, sa puissance, sa grandeur, face à la décadence des groupes armés, qui mettent le pays à feu et à sang, détruisent son infrastructure, dévastent ses universités et ses écoles, pillent son patrimoine culturel et archéologique et tuent ses élites.
Bachar al-Assad entre ensuite dans la salle de conférence, où il est chaleureusement applaudi par un millier de personnes. Le choix des invités n'est pas anodin: les députés, les ministres et les officiels, bien entendus. Mais aussi des soldats blessés au combat et handicapés; des mères de martyrs; des centenaires qui ont tenu à participer à l'élection présidentielle du 3 juin; des professeurs d'universités; des étudiants; des acteurs, chanteurs et artistes; des journalistes... Un échantillon représentatif de la Syrie résistante.
Après avoir prêté serment sur le Coran, posé avec une copie de la Constitution par deux jeunes officiers, le président Assad prononce, pendant une heure, un discours écrit, avec quelques parties improvisées.
Les messages sont forts. Le chef de l'Etat salue le peuple syrien, dont les immenses sacrifices ont permis de faire échec au complot ourdi contre le pays. Un hommage particulier est rendu à l'Armée arabe syrienne et à la «résistance libanaise» -longuement applaudie-, qui ont, par leur courage et leur détermination, vaincu les ennemis.
Bachar al-Assad met l'accent sur la Syrie pluraliste, où l'Etat garantie la liberté de toutes les composantes; il assure que les réconciliations nationales, mises en œuvre par les autorités, sont susceptibles de rétablir les ponts entre tous les Syriens; il réaffirme la détermination de l'Etat à combattre le terrorisme et à libérer tout le pays des groupes soutenus par l'étranger. «Nous ne cesserons pas de combattre le terrorisme jusqu'à rétablir la sécurité à chaque coin de la Syrie», dit-il, soulignant sa volonté de récupérer les secteurs rebelles d'Alep, et la ville de Raqa, occupée par les terroristes de l'Etat islamique (EI); il adresse une mise en garde aux pétromonarchies et à l'Occident «qui n'a jamais cessé d'être colonisateur», responsables des souffrances du peuple syrien. «Bientôt, nous verrons que les pays arabes, régionaux et occidentaux qui ont appuyé le terrorisme vont payer eux aussi très cher ce soutien», lance-t-il.

La centralité de la cause palestinienne

Alors que Gaza est victime d'une agression israélienne au milieu d'un silence arabe complice,L’investiture d’Assad: la suprématie de l’Etat en Syrie Bachar al-Assad réaffirme la centralité de la cause palestinienne pour son pays. Selon lui, ce qui se passe en Syrie et dans toute la région est lié à ce qui se passe dans les territoires palestiniens... tout ce qui se passe dans la région a pour seul but de liquider la cause palestinienne. «La cause palestinienne restera à jamais notre cause centrale: ceux qui croient qu'ils peuvent vivre à l'écart de la cause palestinienne se font des illusions», martèle-t-il.
Dans une allusion au Premier ministre turc Recep Tayyeb Erdogan, Bachar al-Assad s'est moqué de celui qui souhaitait «célébrer la prière à la mosquée des Omeyyades à Damas mais pas aujourd'hui même à la Mosquée d'Al-Aqsa à Jérusalem, alors que Gaza croule sous les bombes israéliennes».
S'adressant aux Syriens, le président Assad déclare: «Ils ont voulu une révolution, mais vous avez été les vrais révolutionnaires. Je rends hommage à votre fidélité à la patrie, votre loyauté à la Syrie et à votre courage et audace. Car vous présenter aux urnes alors que vous risquiez la mort à cause des terroristes armés et bien rodés à l'art d'assassiner, n'était pas une tâche facile». Il a rend également un vibrant hommage aux Syriens expatriés: «Vous avez tenu bon malgré toutes les entraves et les obstacles qu'on vous a mis pour vous empêcher d'assurer votre devoir électoral».
Les ennemis de la Syrie, qui n'ont pas encore digéré les images des millions de Syriens se rendant aux urnes pour plébisciter Bachar al-Assad, faisant di des menaces des «rebelles» de s'en prendre aux votants, ont reçu mardi un nouveau choc. Ils devront désormais se rendre à l'évidence: leurs plans contre la Syrie ont échoué. Il est temps, pour eux, de revoir leurs calculs.

Source : Al-Ahednews

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