noscript

Please Wait...

Des enregistrements sonores des responsables turques prouvent leur implication en Syrie

Des enregistrements sonores des responsables turques prouvent leur implication en Syrie
folder_openAsie access_time depuis 10 années
starAJOUTER AUX FAVORIS

A deux jours d'élections municipales cruciales, un nouvel enregistrement diffusé sur les réseaux sociaux provoque un énorme scandale en Turquie. En réaction, le gouvernement a interdit l'accès à YouTube.

La tension est montée d'un cran en Turquie, et le muselage des libertés avec, après la révélation de nouvelles écoutes de membres du gouvernement au sujet de la guerre en Syrie. Selon le quotidien kémaliste Cumhuriyet, il s'agit d'une «bombe», d'un «scandale historique».
En effet, le contenu de conversations qui ont eu lieu le 13 mars dernier au plus haut niveau concernant l'engagement de la Turquie dans le conflit syrien a été diffusé sur YouTube. Selon ces enregistrements, qui révèlent la faiblesse de l'État mis sur écoute, le ministre des Affaires étrangères, le chef des services secrets et le numéro deux de l'état-major de l'armée turque auraient discuté d'un plan visant à provoquer une intervention militaire turque en Syrie, au besoin en créant des prétextes pour intervenir.
Le prétexte serait la menace qui pèse sur le mausolée ottoman de Suleyman Shah située dans leDes enregistrements sonores des responsables turques prouvent leur implication en Syrie nord du pays, non loin d'Alep, qui est considéré selon le droit international comme territoire turc et qui est sous la menace de radicaux extrémistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Dans la bande sonore, la voix attribuée à Hakan Fidan envisage d'envoyer «quatre hommes [en Syrie] pour lancer huit missiles dans un terrain vague» en Turquie. Ankara avait menacé il y a deux semaines de réagir à une éventuelle attaque contre la tombe, après des combats ayant opposé EIIL à d'autres groupes armés terroristes de la région, à l'est d'Alep, près de la frontière turque.

Un scandale historique


Selon Cengiz Candar, dans Radikal, «ce scandale, sans doute le plus grave depuis que tous ces enregistrements sont diffusés sur les réseaux sociaux, révèle la faillite totale de l'État». «En effet, écrit l'éditorialiste, toutes les mesures visant à écarter les proches du réseau Gülen de l'appareil d'État, la concentration des prérogatives dans les mains des services de renseignement n'auront donc pas pu empêcher que le chef de ces services secrets soit lui-même mis sur écoute pendant une réunion abordant un sujet extrêmement délicat».
Le quotidien progouvernemental Yeni Safak considère, quant à lui, qu'il s'agit d'une «ignoble trahison» et accuse le réseau Gülen d'avoir réalisé un «montage à partir d'enregistrements d'une réunion concernant les menaces pesant sur le mausolée de Suleyman Shah». Il titre ainsi en première page sur les propos du ministre des Affaires étrangères Davutoglu, qui considère que cette action illégale constitue une «déclaration de guerre contre l'Etat turc».

YouTube censuré

Alors que le gouvernement hurle au complot, l'opposition accuse le gouvernement d'utiliser tous les moyens, y compris une intervention en Syrie, pour se maintenir au pouvoir. Le gouvernement a en tout cas réagi en interdisant l'accès au site de partage de vidéos Youtube. La décision a été communiquée aux serveurs d'Internet et aux opérateurs GSM turcs, a précisé le quotidien Hürriyet sur son site. En plus du blocage de Youtube, les autorités ont néanmoins décidé de bloquer l'accès en Turquie à la page de téléchargement de TOR, le réseau qui permet une navigation anonyme. L'information a été confirmée par l'Electronic Frontier Foundation, qui explique qu'il est toujours possible de télécharger TOR en Turquie malgré cette interdiction, grâce à des sites miroirs. Le quotidien Habertürk évoque la possibilité qu'après Youtube, l'accès à Facebook puisse également être bloqué.

Les Turcs se replient sur des solutions alternatives

Après le blocage de Twitter, ordonné le 20 mars, de nombreux internautes turcs avaient réussi à contourner l'interdiction de lire ou d'écrire des tweets dans leur pays. Le phénomène s'est répété jeudi grâce à des techniques similaires.
«Beaucoup de Turcs ont encore accès à Youtube, parce qu'ils utilisaient déjà des VPN pour contrer la censure de Twitter », postait par exemple jeudi 27 mars un journaliste d'Istanbul sur... Twitter.

Source : sites web

 

Comments

//