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Après la Crimée, les régions du sud et de l’est ukrainiens s’approchent du rattachement à la Russie

Après la Crimée, les régions du sud et de l’est ukrainiens s’approchent du rattachement à la Russie
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  Akil Cheikh Hussein

Laissons de côté, parce qu’elles sont trop diplomatiques, les affirmations du président russe, Vladimir Poutine, selon lesquelles «Après la Crimée, il n’y aura pas d’autres régions (qui se détacheront de l’Ukraine)». A l’est et au sud de l’Ukraine, et longtemps avant la Crimée, la majorité de la population crie haut et fort sa volonté de s’intégrer à la Russie.

Non seulement parce que la population est russophone et courroucée par L'annulation de l’usage de la langue russe par le parlement ukrainien. Non seulement parce que, dans son emportement délirant, une Ioulia Timochenko, ex-première ministre et possible future présidente de l’Ukraine, ne laisse rien à désirer aux pires fascistes- qui sévissent actuellement dans le pays- en exprimant sa volonté de tuer à l’arme nucléaire, avant de ne laisser de la Russie qu’un champ brûlé, les huit millions de Russes vivant en Ukraine!

Mais parce que cette population sait que c’est avec la Russie que l’Ukraine ou, au moins, ses régions du sud et de l’ouest, pourront survivre.

Non seulement parce que, dans la conjoncture économique catastrophique de l’Ukraine actuelle, la Russie peut offrir à ces régions des aides ou des prêts exonérés des conditions ruineuses habituellement imposées par l’Occident et les institutions monétaires mondiales responsables deAprès la Crimée, les régions du sud et de l’est ukrainiens s’approchent du rattachement à la Russie
la destruction des économies de tant de pays pauvres dans le monde, mais parce que les populations de ces régions savent que seule la Russie peut les protéger du froid et que c’est en Russie que les Ukrainiens peuvent écouler leurs produits industriels et agricoles qui ne présentent pas les critères requis par le marché européen.

Dès le début des événements sur la place Maïdan à Kiev, et avant même d’entendre parler d’une possible sécession de la Crimée, première région qui a voté à l’unanimité pour l’indépendance et l’intégration à la Fédération russe, un Front ukrainien anti-Maïdan s’est formé à Kharkov, seconde ville du pays et capitale de l’Ukraine soviétique après 1917.

Et au moment où les putschistes s’emparaient du pouvoir à Kiev, des manifestations se déroulaient à Kharkov avec des manifestants qui agitaient des drapeaux russes en scandant «La Russie, au secours!» et en exigeant l’organisation d’un référendum sur l’autonomie.

En même temps, une situation semblable et des menaces de faire sécession prévalaient à Donetsk et autres régions du sud et de l’est de l’Ukraine.

Voilà une première conséquence de la maladresse des Etats-Unis et de leurs alliés occidentaux qui pensaient que le putsch qu’ils ont fomenté à Kiev leur permettra non seulement de s’emparer de l’Ukraine, mais leur ouvrira en plus les portes de Moscou et assurera leur totale domination sur le reste du monde.

Cette première conséquence est, à en rester là, une Ukraine divisée en deux, avec une partie ayant toutes les chances de prospérer en s’intégrant à la Russie et à l’Union douanière, et une autre partie -intégrée à l’Union européenne et au Nato- qui, selon les observateurs occidentaux eux-mêmes, encourt inexorablement un sort semblable à celui de la Grèce saignée à blanc par les banques occidentales tout en ouvrant la même voie à une foule d’autres pays de l’Union européenne.

Le pillage par les banques et les entreprises occidentales n’est pas le seul danger qui menace l’Ukraine. Des conflits intestins sont déjà perceptibles entre les putschistes pour le partage des butins et la guerre civile qu’on entrevoyait entre une Ukraine pro-russe et une Ukraine antirusse risque maintenant d’éclater entre les putschistes eux-mêmes. La démission du ministre ukrainien de la défense n’est qu’un indice significatif des bouleversements susceptibles de frapper l’Ukraine suite à la sécession de la Crimée.

Le retour de la Crimée dans le giron russe quelques années après l’intervention de l’armée russe en Géorgie suivie par l’indépendance de l’Ossétie du sud sont en rapport direct avec la politique de fermeté face à l’impérialisme américain adoptée par Vladimir Poutine depuis ses célèbres déclarations en 2007 à la Conférence du Munich sur la sécurité internationale. Il parait qu’après la Géorgie et l’Ukraine, la Serbie qui, ces derniers jours, et à l’occasion de la commémoration du 15eanniversaire des frappes aériennes meurtrières effectuées par l’OTAN contre ce pays, frappes qui ont permis la sécession du Kossovo, a connu une considérable augmentation dans les taux de colère envers l’Occident, pourrait bien être la prochaine étape de la confrontation qui prend la forme d’une contre-offensive que la Russie mène avec succès en riposte à l’invasion par l’Occident de l’espace stratégique de Moscou depuis l’effondrement de l’Union soviétique.

Cette confrontation possède de véritables chances de ne pas s’arrêter devant les frontières qui séparent l’Europe occidentale de l’Europe orientale et centrale qui parait plus convaincue que jamais de l’unité de son sort et de celui de la Russie, ce qui donne à penser qu’elle se poursuivra au plus profond de l’Occident. En effet, ce qui se passe en Ukraine contribue à conforter les tendances à la sécession dans des pays comme la Belgique, la France et l’Italie. Un référendum sur l’indépendance de l’Ecosse vis-à-vis du Royaume-Uni sera organisé en septembre, alors que la majorité écrasante des Catalans exigent un référendum sur l’indépendance de leur riche province vis-à-vis de l’Espagne. Les crises de l’Union européenne et le recul des Etats-Unis ne font qu’accentuer ces tendances.

Source: french.alahednews

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