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Kassab, le village arménien de Lattaquié, victime «d’une épuration ethnique»

Kassab, le village arménien de Lattaquié, victime «d’une épuration ethnique»
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Les rebelles extrémistes syriens sont entrés, entre samedi et dimanche, dans le village de Kassab, une localité adossée à la frontière turco-syrienne dans la province de Lattaquié. Un évènement qui a provoqué la fuite de ses habitants, majoritairement arméniens, menacés «d’une épuration ethnique».

Kassab n’est pas seulement un village frontalier très prisé pour le charme qu'offre son climat etKassab, le village arménien de Lattaquié, victime «d’une épuration ethnique»
sa proximité avec la mer. Il s'agit surtout du seul village arménien de l’ancien Empire ottoman situé hors des frontières de la Turquie actuelle.

Des milliers de combattants du Front al-Nosra, et de deux autres groupes extrémistes, dont l’un est composé essentiellement de Turkmènes, ont lancé une vaste attaque, vendredi, à partir du territoire turc et des hautes montagnes de Lattaquié vers le poste frontière de Kassab.

Feu vert de la Turquie

Selon des sources concordantes, les insurgés étaient appuyés par un barrage d’artillerie assuré par l’armée turque, qui leur a également fourni une couverture aérienne.

L’aviation turque a même abattu un avion de combat syrien de type Mig 23, qui pilonnait les colonnes rebelles.

Des combats entre L’Armée syrienne et les rebelles se poursuivaient avec violence dans cetteKassab, le village arménien de Lattaquié, victime «d’une épuration ethnique»
localité.

Selon Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie et directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (GREMMO), l’enjeu dissimulé derrière cette offensive «officiellement» menée par les extrémistes pour s’emparer d’un poste frontière, est tout autre.

«Les rebelles n’ont pas besoin de passer par ce poste frontière pour faire venir des armes et des munitions, ils traversent facilement par les collines boisées du Djebel turkmène plus au sud», explique-t-il, avant de souligner: «La prise du poste frontière n’est qu’un prétexte, nous sommes face à une stratégie d’épuration ethnique à l’égard de la population arménienne de Kassab».

Un nouveau «génocide» contre les Arméniens

Kassab est en effet peuplé très majoritairement de rescapés du génocide des Arméniens de Turquie, en 1915. Sur les 5 000 habitants des cinq villages du canton, les deux-tiers sont Arméniens et le dernier tiers est alaouite, la communauté du président syrien.

En août 2012, le village, protégé par des combattants locaux, accusés d'être à la solde du régime, et les forces gouvernementales, avait déjà repoussé une attaque de la rébellion. À l’époque, dans un article du «Monde» daté du 24 octobre 2012, un rebelle turkmène (syrienKassab, le village arménien de Lattaquié, victime «d’une épuration ethnique»
d'origine turque) avait lancé un avertissement très clair à la population arménienne de la bourgade. «Je préviens nos frères arméniens à Kassab: qu’ils partent avant l’offensive de l’Armée syrienne libre, sinon ils vont avoir des pertes civiles et encore se plaindre d’un génocide perpétré par des Turcs».

Un message qui semble avoir été entendu puisque le village s’est vidé de ses habitants. «La population arménienne a été obligée de fuir à Lattaquié devant l’arrivée, via la Turquie, des centaines de combattants extrémistes, dirigés par le Front Al-Nosra (la branche d'Al-Qaïda en Syrie, ndlr) tandis que le gros des troupes est composé de Turkmènes de la région», explique M. Balanche.

«Il est clair que les Turcs attendaient cette occasion pour se venger», estime le spécialiste.

«En pleine campagne électorale (le premier ministre turc Recep Tayyip) Erdogan a besoin de montrer à ses électeurs qu’il reste ferme sur le dossier syrien. Le problème est que ce sont les Arméniens qui payent, rappelant une des pages les plus sombres de l’histoire de la Turquie», a-t-il conclut.

Source: agences et rédaction

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