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Intervention du sayed Nasrallah sur Al-Manar

Intervention du sayed Nasrallah sur Al-Manar
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Je voudrais évoquer ce soir plusieurs sujets sécuritaires et politiques qui occupent actuellement les esprits et les commenter. Bien entendu, il y a aussi d'autres sujets importants mais je n'ai pas le temps d'en parler.

Le premier sujet concerne le déploiement des forces de sécurité communes. En principe, au moment où je vous parle ce déploiement a été exécuté et les forces de sécurité communes formées de l'armée, des FSI et de la Sûreté générale ont dû prendre en charge les barrages dressés dans la banlieue sud depuis plusieurs semaines. Je voudrais pour commencer, en tant que Hezbollah, souhaiter la bienvenue à ces forces. Nous estimons à sa juste valeur la décision nationale de les déployer prise par les responsables libanais et nous souhaitons que l'Etat et ses responsables assument toujours leurs responsabilités légales et nationales à l'égard de toutes les villes, les régions, les mohafazats et les cazas du Liban. Le cas de la banlieue sud est peut-être particulier car cette zone a été prise pour cible à deux reprises et elle est encore en danger, selon les informations possédées par les services de sécurité officiels. Mais l'Etat doit assumer ses responsabilités et imposer sa présence dans toutes les régions du Liban. Nous appuyons ainsi les voix qui se sont élevées à Tripoli pour réclamer la prise en charge de la sécurité par l'Etat. Nous souhaitons que toutes les localités libanaises soient protégées par l'Etat et ses forces.

Ce soir, je voudrais lancer un appel à tous les habitants de la banlieue sud, les passants et les visiteurs à coopérer au maximum avec les mesures de sécurité, à les respecter et à les accepter tout en aidant les forces de sécurité dans l'exécution de leur mission. J'appelle et je demande à tous de traiter ces forces avec le sens des responsabilités morales et nationales. Ces hommes assument une grande et dangereuse responsabilité envers la sécurité et la stabilité de la banlieue sud. Ils accomplissent une grande mission et ils doivent être remerciés pour cela. Nous attendons et nous espérons que ces forces et les services dont elles relèvent accomplissent pleinement leur mission. Car la question ne se limite pas aux forces déployées sur le terrain. Il y a aussi un suivi à faire sur le plan des informations et de la prévention. Les forces communes sont une partie de ce grand effort militaire et sécuritaire déployé pour empêcher toute nouvelle agression ou explosion qui pourraient être en préparation.

Depuis l'explosion injuste et maudite à Roueiss, nous, en particulier au Hezbollah, avons assumé des responsabilités dangereuses. Les frères ont travaillé jour et nuit pour empêcher l'entrée dans la banlieue sud d'une nouvelle voiture piégée et même dans d'autres lieux, notamment la Békaa et le Sud. Dès le premier instant, des déclarations ont commencé à parler de «l'auto-sécurité» et à la refuser. Certaines parties ont parlé de cela sur le plan des principes. Elles ne prenaient pas position contre les mesures de sécurité provisoires ou imposées par les circonstances prises. Elles ont rejeté l'auto-sécurité sur le plan du principe car c'est l'Etat et ses forces qui doivent avoir le monopole de la sécurité sur l'ensemble du territoire. Nous respectons cette position qui a été émise par des présidents, des autorités politiques et religieuses et de nombreuses parties. Nous respectons cette position et nous l'appuyons. Nous faisons partie de ceux qui reconnaissent ce principe. L'auto-sécurité ne fait pas partie de notre culture et n'a jamais été une partie de notre programme politique et de notre action. Nous n'avons jamais pratiqué l'auto-sécurité. Ceux qui l'ont fait sont connus dans le pays. Lorsque nous avons eu recours à ces mesures de sécurité dans la banlieue sud, à Baalbeck ou à Nabatiyé, c'est parce qu'il y avait un vide à combler. Nous avons été contraints de dresser des barrages de fouilles pour empêcher l'entrée de voitures piégées. Mais nous ne sommes pas intervenus dans d'autres questions sécuritaires qui concernent l'Etat. Ce qui montre bien que nous respectons le principe qui rejette l'auto-sécurité.

Mais d'autres ont carrément accusé le Hezbollah de vouloir l'auto-sécurité et de la rechercher, tout en essayant de trouver des prétextes pour compléter son projet de mini-Etat dans l'Etat, ce fameux refrain que vous connaissez tous. N'entrons pas dans une discussion byzantine... Le déploiement a eu lieu et les faits sont venus démentir les accusations de ceux-là. Si le Hezbollah voulait réellement compléter son mini-Etat, il n'aurait pas accueilli favorablement ce déploiement ni appelé à la coopération de tous avec les forces communes. Plus que cela. Dès les premiers jours qui ont suivi l'explosion de Roueiss et même celle de Bir el Abed, nous avons demandé à l'Etat et à ses forces d'assumer leurs responsabilités. Ils ont dit qu'ils avaient besoin de temps pour agir, faute d'effectifs suffisants. Entre parenthèses, je voudrais préciser que nous avons fait cette demande pas parce que nous sommes impuissants ou que nous avons échoué et les quelques incidents qui ont eu lieu peuvent arriver avec toutes les forces de sécurité, avec l'armée. Mais nous ne pouvions pas assumer des responsabilités aussi graves et laisser l'Etat et ses forces nous regarder et ne pas assumer leurs responsabilités, quelles que soient les raisons. Malgré cela, certains nous ont lancé des accusations et ils ont dénigré les mesures de sécurité prises et les efforts immenses accomplis dans ce cadre. Ils ont lancé contre nous une campagne médiatique féroce pour dénigrer ces mesures et ce souci sincère des gens ainsi que le sacrifice de ces jeunes qui se sont dévoués pour assurer la sécurité des gens.

Que veulent donc ces gens ? Il y a une menace réelle que nul ne peut nier sauf s'il vit en dehors du pays et du monde. Il y a donc une menace sur la banlieue sud et ailleurs et l'Etat a besoin de temps pour agir. Que fallait-il alors faire ? Que personne ne fasse rien ? Ecoutez-moi ce soir ! Personnellement, j'avais le sentiment que ceux-là étaient heureux que les gens soient tués dans la banlieue sud. Ils étaient peut-être aussi heureux de voir les gens mourir à Tripoli et ailleurs. Pourquoi ? Je ne veux pas ouvrir maintenant cette plaie. Je me contenterai de cela. Mais ces gens étaient tristes de notre action et du fait que nous réussissions à empêcher l'explosion de nouvelles voitures. J'ai même lu ces derniers jours que le Hezbollah a remis les barrages aux forces communes de sécurité dans l'espoir qu'elles échouent à assurer la sécurité et qu'une nouvelle voiture piégée explose pour qu'il confirme ainsi sa théorie sur l'auto-sécurité et sur l'échec de l'Etat. Ces propos expriment un avilissement moral. Ces Libanais qui développent de telles idées ne sont pas des êtres humains. Ils n'ont pas la moindre valeur humaine, ni de sentiments. Il est malheureux de constater que l'animosité aveugle puisse atteindre un tel stade et un tel niveau de pensée... Nous répétons aujourd'hui que l'Etat est responsable sur l'ensemble du territoire et il est invité à assumer cette responsabilité. Nous nous retirerons de chaque lieu où l'Etat sera présent. Aujourd'hui, la banlieue sud est entre les mains de l'Etat. Demain, ce sera le tour de Baalbeck ou d'ailleurs. Que l'Etat déploie ses forces. Il verra que nous coopérons avec elles et que nous ferons de notre mieux pour que ce plan soit couronné de succès, pour les gens et pour la sécurité et la stabilité du Liban que nous voulons tous.

Il est de mon devoir de remercier les frères qui ont déployé des efforts louables et consenti de grands sacrifices en assumant de graves responsabilités au cours des deux derniers mois. Je voudrais aussi remercier tous les gens et les familles qui ont coopérer au cours de ces derniers mois, ainsi que l'armée et les services de sécurité qui, d'une manière ou une autre ont assumé une partie des responsabilités. Je dois aussi remercier en particulier nos frères des organisations palestiniennes, les habitants du camp de Borj Brajneh et en particulier la famille du martyr Mohammed Samraoui, ainsi que les blessés et leurs familles pour leur coopération sincère au cours de la dernière période suite à un incident déplorable à l'une des entrées du camp de Borj Brajneh. Les habitants du camp de Borj Brajneh que nous considérons comme une partie intégrante de la banlieue sud ainsi que ceux des camps de Sabra et Chatila sont invités comme les habitants de la banlieue à coopérer avec les forces de sécurité et avec les mesures qu'elles ont prises.

Pour conclure cette partie, je voudrais m'adresser aux responsables de l'Etat et en particulier aux institutions militaires et sécuritaires et aux forces communes déployées dans la banlieue sud, officiers et soldats pour leur dire : aujourd'hui, la banlieue sud entière est entre vos mains, son sang, ses vies, ses moyens financiers et sa sécurité. Vous êtes à la hauteur de cette responsabilité et tout le monde aspire à la réussite de cette expérience et de ce plan car leurs bienfaits rejailliront sur tout le Liban. En tout état de cause, c'est la meilleure preuve de l'attachement du Hezbollah à l'Etat et au projet de l'Etat, ainsi qu'au choix de l'Etat. Lorsque cette banlieue menacée, avec ses habitants, le Hezbollah et Amal ainsi que toutes les forces politiques qui y sont présentes mettent leurs sorts entre les mains des forces communes de sécurité, cela signifie qu'ils ont choisi l'Etat, car ils mettent en jeu ce qu'ils ont de plus cher. Cela en ce qui concerne le déploiement et l'auto-sécurité.

Le second point que je voudrais préciser est que nous avons abouti à des résultats concluants.
Après l'explosion de Roueiss, dans mon discours du 16 août à Aïta Chaab, j'avais promis qu'en fin de compte, nous parviendrons à connaître la vérité et à aboutir à des résultats. Grâce à Dieu et aux efforts déployés par les fidèles, nous avons réussi et nous pouvons déterminer l'identité de la partie qui se tient derrière l'attentat de Roueiss. Nous savons qui est cette partie, où elle vit et les éléments qu'elle a utilisés, la partie commanditaire et les individus. Certains sont Libanais, d'autres Syriens. Il s'agit bien entendu d'une partie takfiriste dans le cadre de l'opposition syrienne qui agit à partir du territoire syrien où elle se trouve. Je crois que les services de sécurité officiels ont abouti au même résultat.

Ce soir, je ne livrerai pas les noms, ni les lieux. Mais ces détails ont été livrés aux autorités pu le seront bientôt et c'est à l'Etat libanais de prendre les mesures nécessaires, sur les plans judiciaire et sécuritaire surtout à l'égard des Libanais impliqués dans ces attentats qui se trouvent au Liban.

Le troisième point que je voudrais évoquer est celui du transport des armes chimiques de la Syrie vers le Liban. Après l'annonce par les Etats-Unis et l'Occident de leur acceptation de l'initiative russe au sujet des armes chimiques en Syrie, le secrétaire d'Etat américain à la Défense a aussitôt déclaré : « nous devons faire en sorte d'empêcher la remise d'une partie de l'arsenal chimique syrien au Hezbollah au Liban ». C'est arrivé immédiatement après qu'il soit devenu clair que l'agression contre la Syrie a été reportée. Aussitôt après -je ne veux pas faire des analyses et des interprétations ce soir, je vous laisse le soin de le faire-des personnalités de ce qu'on appelle la coalition nationale syrienne de l'opposition basée à Istamboul - et ils ont répété ces accusations hier encore- ont déclaré que selon leurs informations, une partie de l'arsenal chimique syrien a été remis au Hezbollah. L'une de ces personnalités a même été jusqu'à préciser qu'une tonne a été donnée au Hezbollah et transportée dans la Békaa, dans telle ou telle autre localité.

C'est bien sûr une accusation ridicule. Comme si une tonne d'armes chimiques pouvait être aussi facilement déplacée et cachée au Liban. On en parle comme s'il s'agissait d'une tonne de farine ou de simples munitions ! Malheureusement, ils ont continué à lancer ces accusations et certaines parties au Liban les ont fait circuler médiatiquement et d'autres ont préféré rester plus prudentes, précisant qu'elles craignent qu'une partie de l'arsenal chimique syrien ait été remis au Hezbollah. Bien entendu quand je parle de ces parties, j'entends le camp adverse.

Premièrement, nous comprenons la portée et les arrières pensées de ces accusations dangereuses pour le Liban. Les Libanais doivent savoir qu'en reprenant ce refrain lancé par l'opposition syrienne, ils mettent le Liban en danger, tout le Liban, et tous les Libanais. Une telle accusation peut avoir des conséquences graves pour tout le monde.

Deuxièmement, je démens totalement ces accusations et je dis qu'elles sont totalement dénuées de tout fondement.

Troisièmement, j'ai souvent parlé de la relation stratégique que nous entretenons avec le régime syrien qui nous a souvent aidés et fourni des armes spéciales à plusieurs occasions délicates comme il l'a faut aussi directement ou indirectement avec la résistance palestinienne. Mais les frères syriens n'ont jamais évoqué avec nous la question des armes chimiques et nous n'avons jamais non plus ouvert ce sujet avec eux, ni dans le passé ni dans le présent et cela n'arrivera pas non plus dans le futur.

Quatrièmement, en tant que Hezbollah et que résistance islamique, il y a pour nous des interdits religieux dans la possession et l'utilisation des armes chimiques, indépendamment du danger que représente la possession de telles armes. Il y a quelques années j'avais parlé des armes chimiques et certains frères m'avaient demandé pourquoi je reconnais que nous n'en possédons et est-ce qu'il ne serait pas préférable de garder le flou sur la question pour les besoins de la guerre psychologique ? J'avais répondu que même l'utilisation de ces armes dans la guerre psychologique n'est pas envisageable pour nous. Je souhaite donc que ce sujet soit clair et clos. Si les Américains ont leur jeu et leurs instruments dans la région en ont aussi un, je souhaite que les Libanais, y compris les adversaires et certains médias soient très prudents dans le traitement de ce dossier car les accusations dans ce domaine peuvent avoir des conséquences très graves non pas seulement sur la résistance mais sur tout le Liban.

Reste encore une petite question sécuritaire qui concerne Zahlé que je voudrais évoquer avant de passer aux sujets politiques et régionaux. J'en parle par respect pour les habitants de Zahlé, car autrement il s'agit d'un petit détail, d'un sujet secondaire. Il n'a jamais été question pour le Hezbollah d'installer un réseau de télécommunications qui lui est propre à l'intérieur de la ville de Zahlé. Tout le monde sait que dans toute confrontation avec l'ennemi israélien, Baalbeck et Hermel ont une grande importance. Il est donc vital pour le Hezbollah d'avoir un moyen de communiquer avec ces régions comme une partie des moyens utilisés dans la préparation de la confrontation avec «Israël». Il y a quelques années, un câble a été installé à la limite de la ville de Zahlé, non à l'intérieur. Ce câble relier les autres entre eux et n'a pas d'autre fonction. Personne ne veut installer un réseau à Zahlé et cela n'est pas nouveau. Ce qui s'est passé il y a quelques jours c'est que les frères effectuaient l'entretien de ce câble. Ni plus, ni moins. C'est là toute l'affaire. Mais il y a des gens au Liban qui aiment s'inventer des actes héroïques et mener des batailles virtuelles. Naturellement, dans les vraies batailles, leur héroïsme n'apparaît plus. Ils compensent donc cela en inventant des batailles et des victoires. Certains ont donc dit : «Nous ne permettrons pas» et je ne sais pas trop quoi encore. Mais il n'a jamais été question de faire passer un réseau de télécommunications à Zahlé. Par respect pour les habitants de cette ville, j'ai pris le temps de développer ce point. A cet égard, le chef d'un parti libanais au 14 mars a déclaré que ce réseau a pour vocation de contrôler la vie privée des gens. Je lui conseille donc de convoquer le moins informé de ses cadres techniques qui lui expliquera que le réseau du Hezbollah très primitif ne peut en aucun cas écouter les communications dans la ville de Zahlé. C'est là toute la dimension de cette affaire. Nul ne doit lui donner plus d'importance qu'elle n'en a.
Dans le cadre des sujets politiques, je voudrais parler du dialogue national. Nous avons toujours appelé à un tel dialogue et à éviter de poser des conditions préalables pour sa tenue. Ce dialogue a été saboté jusqu'à présent et le président de la Chambre Nabih Berry a lancé une initiative que nous sommes nombreux à appuyer. Mais nous avons de nouveau commencé à entendre des appels au boycott de cette initiative et du dialogue en général, ainsi que la mise de conditions préalables à sa tenue. Ce n'est pas nouveau.

Déjà dans le passé, lorsque la conférence de dialogue se réunissait, c'est eux qui l'ont sabotée. Ils avaient posé comme condition pour la reprise de ce dialogue, la démission du gouvernement du président Mikati. Une fois cela fait, ils ne sont pas venus au dialogue et ont exigé d'abord la formation d'un nouveau gouvernement. D'autres ont posé des conditions différentes, d'autres encore ne veulent pas du tout du dialogue. Je ne veux pas entrer dans les détails. Simplement, tout le monde sait qui entrave le dialogue au Liban. En ce qui nous concerne, nous sommes prêts à participer au dialogue, indépendamment de ceux qui y vont ou de ceux qui n'y vont pas. Certains disent : nous ne voulons pas participer à un dialogue avec des représentants du Hezbollah. A ceux-là, nous disons : du calme ! Quand vous voulez venir, vous êtes les bienvenus. Mais si le président de la République convoque une conférence du dialogue, nous y participerons, que vous veniez ou non. Nous considérons que le dialogue est dans l'intérêt national, indépendamment des résultats auxquels il peut aboutir. C'est notre position à l'égard du dialogue et de l'initiative du président Berry. Certains ont dit que le Hezbollah avait des réserves sur un des points de l'initiative, notamment celui qui concerne l'intervention en Syrie.

Au contraire, nous souhaitons que tous les thèmes soient discutés y compris celui-là. Certes, lorsque le président Berry a rédigé son initiative, il n'a consulté personne et ce n'est pas nous qui lui avons demandé de mettre ce point. Mais maintenant que c'est fait, je peux dire que nous sommes d'accord pour en discuter. Nous devons aller à la table de dialogue au lieu de continuer à nous lancer des attaques à travers les médias. Nous nous installerons autour de la table et nous discuteron. Nous commencerons par étudier qui a commencé à intervenir en Syrie ? Quelles sont les formes de l'intervention en Syrie ? Nous sommes intervenus à quel moment ? Pourquoi ? Quel est l'intérêt national qui a dicté notre conduite ? Evoquons, dans notre dialogue tous les aspects de ce sujet, même ceux que certains ont du mal à évoquer dans les médias. Il serait bon que tout cela soit discuté. Nous devons savoir que signifie l'intervention en Syrie. Par exemple, ne peut-on pas considérer le faut que certains leaders au Liban supplient, pressent, écrivent des articles, des lettres et lacent des appels au président Obama pour lui demander d'agresser militairement la Syrie, «car cela reste le seul espoir»...comme une intervention en Syrie ? Pourtant, une telle agression pourrait avoir des conséquences graves sur la région et le premier à en pâtir serait le Liban ! Est-ce de la neutralité ? Est-ce la politique de dissociation ou bien au contraire, une intervention ? Nous verrons alors qui a commencé à intervenir en Syrie, sous quelle forme et à partir de quand ? Nous souhaitons que tout cela soit mis sur la table. Tout cela n'est-il pas plus dangereux que d'envoyer quelques combattants dans des lieux précis en Syrie, avec des objectifs précis ? Ce sujet doit débattu sur le plan national et nous sommes prêts pour cela, aujourd'hui plus que jamais. Ce qui se passe en Syrie et dans la région confirme notre vision, notre logique et nos arguments, ainsi que l'ampleur de la menace qui pèse sur l'ensemble de la région et sur le Liban. Hier, le président turc Abdlallah Gül a dénoncé la menace que représentent pour la Turquie les groupes jihadistes au Nord de la Syrie. Bienvenue ! Ces propos ont été tenus il y a plus de deux ans au Premier ministre turc Erdogan et au ministre turc des affaires étrangères Ogloo par des parties régionales. Ces parties amies ont dit : un jour, la Turquie connaîtra le même sort que le Pakistan parce qu'elle joue avec la Syrie le même rôle que le Pakistan avec l'Afghanistan. Aujourd'hui, les mosquées sont dynamitées, ainsi que les husseyniyé et les églises, en plus des attentats suicides qui s'y multiplient et qui dont des dizaines de victimes. Les sunnites, les chiites et les chrétiens sont tués au Pakistan. La Turquie commence à sentir aujourd'hui le danger dont on lui avait parlé il y a deux ans. Il faut donc en parler. Ce danger existe-t-il oui ou non ? Ce danger existe-t-il oui on non au Liban ? Et vous, Libanais, Etat et forces politiques, qu'avez-vous fait pour faire face à ce danger, qui ne menace pas seulement une communauté ou un parti, mais tout le Liban, ainsi que l'ensemble de la région ? Il faut donc venir au dialogue. Nous sommes prêts pour cela. De plus, si les Libanais ne dialoguent pas, que feront-ils ? Il existe actuellement une tendance isolationniste qui vise au repli sur soi et à l'exclusion de l'autre. Mais les Libanais n'ont pas d'autre choix que de dialogue entre eux, que le dialogue aboutisse ou non à des résultats. D'ailleurs qi chaque personne ou partie qui mène un dialogue veut au départ avoir une garantie de succès, il n'y aurait jamais eu de dialogue dans le monde.

Le second sujet politique est la formation du gouvernement. Tous les Libanais sont d'accord pour estimer que la formation d'un nouveau gouvernement est très importante. Pourtant, celui-ci n'est pas formé. Qu'est-ce qui l'empêche ?

Il y a une bataille d'opinion publique lassante depuis la désignation du Premier ministre Tammam Salam le 6 avril 2013. Certains veulent faire assumer à notre camp politique et plus particulièrement au Hezbollah, la responsabilité de bloquer la formation d'un gouvernement et par conséquent celle de paralyser les intérêts du pays et les dossiers qui touchent aux problèmes de la population, comme l'assusrance maladie etc. Bref, tout ce qui arrive de négatif au Liban est selon ceux-là, la faute du Hezbollah.

Dès la désignation de Tammam Salam pour former le gouvernement, le Courant du Futur et certains de ses alliés ont commencé à dire qu'ils refusent la participation du Hezbollah au gouvernement en gestation. Certes, le Premier ministre Tammam Salam n'a pas dit cela. Il a essayé d'aborder cette question sous un autre angle en parlant de ministres non membres de partis. Mais au Courant du Futur, ils ont été plus clairs et plus francs rejetant la participation du Hezbollah et la formule « armée-peuple-résistance ». Après cela, ils ont commencé à évoquer la possibilité d'un gouvernement forme de personnalités neutres ou de technocrates. En d'autres termes, ils continuaient à refuser la participation de notre camp politique au gouvernement. Jusqu'à il y a deux semaines, un peu plus ou un peu moins.

Ils ont bloqué le pays pour plusieurs mois. Nous autres, nous n'avons jamais dit : nous refusons la participation du Courant du Futur, ou des Kataëb, ou encore des Forces libanaises ou de toute autre partie. Nous n'avons posé de véto sur la participation de qui que ce soit. Nous avons dit qu'il est du droit de toutes les parties de participer au gouvernement. Nous avons appelé à la formation d'un gouvernement élargi qui regroupe toutes les parties. Dans ce cas, qui a paralysé le pays, nous ou eux ?

Si on veut dire que les deux camps empêchent la formation du gouvernement et que nous sommes tous responsables du retard dans la naissance d'un nouveau gouvernement, nous pouvons l'accepter. Mais nous ne pouvons pas accepter que l'on nous fasse injustement assumer seuls la responsabilité du retard. Eux, ils seraient les nobles et les soucieux des problèmes des gens, de leur économie et de leurs finances, c'est du mensonge ! Je souhaite qu'on en finisse avec ce dossier. En réalité, ce n'est pas eux qui décident, car ce dossier fait partie des prérogatives du président de la République et du Premier ministre. Pourtant, ils ont dit : nous acceptons la participation du Hezbollah à deux conditions : pas de tiers de blocage et sans la formule « armée-peuple-résistance ». Dans ce cas, c'est qui pose les conditions ?

On peut me dire : vous aussi vous posez des conditions ! C'est vrai, nous avons posé clairement et ouvertement une condition : que la base populaire soit représentée au sein du gouvernement selon les blocs parlementaires. C'est notre seule condition. Concernant la déclaration militaire, nous préférons laisser cela aux ministres eux-mêmes qui en discuteront et prendront une décision au sujet de l'équation « armée-peuple-résistance » et de la « Déclaration de Baabda ». Mais c'est l'autre camp qui a posé les conditions, en refusant telle représentation pour tel camp et en rejetant la fameuse équation... Dans ce cas, qui est en train de paralyser la formation d'un gouvernement et de mettre des bâtons dans les roues ? Nous en arrivons à la formule de 3 fois 8, appuyée en particulier par les centristes. Avec mes respects pour tout le monde, je ne suis pas en train de coller des étiquettes, mais je voudrais dire que cette formule n'est pas exacte. On dit qu'elle signifie : huit ministres pour le 8 mars et le CPL, huit ministres pour le 14 mars et 8 ministres pour les centristes (le chef de l'Etat, le Premier ministre et Walid Joumblatt).

Pourtant, la formule des 3x8 est inexacte car lorsqu'il s'agit de la concrétiser par les noms, elle devient 8, 10, 6. On ne peut donc pas parler de cette formule comme si elle était équilibrée et tout va bien. Pour que tout soit clair, je précise que le Premier ministre Tammam Salam que nous avons nommé, fait à nos yeux partie du 14 mars et le ministre qu'il nommera comme étant de son propre bord- c'est ce qui se dit- le sera aussi. Ils seront tous les deux engagés par les décisions du 14 mars. Ce camp aura donc 10 ministre, notre camp 8 et le président de la République et Walid Joumblatt auront de leur côté 6 ministres. Il ne s'agit donc pas de 3x8. Pour en finir avec ce débat, j'appelle donc à la formation d'un gouvernement d'union nationale respectant les équilibres de la représentation populaire et cessons donc de retarder l'examen des problèmes des citoyens ou de parier sur des développements régionaux et internationaux.

Avez-vous remarqué que lorsque les propos sur l'imminence des frappes américaines contre la Syrie ont augmenté, tout le débat sur qui doit participer, qui doit être accepté et ce genre de questions ont été retirés ? Il est clair qu'il y avait à ce moment une consigne leur demandant d'être patients et d'attendre les frappes, sur lesquelles des rêves, des espoirs et des plans ont été établis. Mais tout cela a été balayé.

En tout état de cause, je souhaite que les intérêts des citoyens et ceux du pays soient pris en considération et que l'on cesse d'atermoyer. Un gouvernement représentant les véritables poids de chaque camp et de chaque partie doit être formé et la déclaration ministérielle sera discutée. Nous verrons alors comment coopérer ensemble. C'est dans l'intérêt du pays. En disant cela, je ne parle pas de l'intérêt du parti.

Le troisième sujet que je voudrais évoquer nous amène à la situation en Syrie, mais à partir du Liban et en particulier du Hezbollah. Certains pays du Golfe et en particulier l'Arabie saoudite insiste pour accuser le Hezbollah d'occuper la Syrie. Ces accusations sont formulées par certains responsables saoudiens ou du Golfe et elles sont publiées dans les journaux.

Voyons qui occupe la Syrie ? Selon eux, c'est le Hezbollah et les Gardiens de la Révolution iraniens. En Syrie, ce ne serait donc pas une guerre interne, ni une confrontation entre des projets et des nations. Non, c‘est simplement une guerre entre une force d'occupation et ceux qui résistent contre elle. dans ce contexte, le devoir des pays arabes est d'appuyer les forces qui résistent contre les occupants de la Syrie. Par conséquent, l'Arabie saoudite est donc avec la résistance et le droit à la résistance. Elle refuse toute occupation de la Syrie et va encore plus loin, appelant le monde à intervenir, à envoyer des armées et des avions pour libérer la Syrie. Cela d'un côté. De l'autre, elle adopte des mesures, un peu par esprit de vengeance et un peu pour punir le Hezbollah sur les plans médiatique et politique. Tout le monde sait par exemple que le véto du 14 mars contre la participation du Hezbollah au gouvernement est un véto saoudien. Sur le plan médiatique, des projets de lois, des projets de résolutions à l'ONU et au conseil des droits de l'Homme à Genève sont présentés accusant le Hezbollah de commettre des crimes de guerre en Syrie...

Je précise ici que ces qualificatifs sont totalement inappropriés.
Concernant les Gardiens de la Révolution iraniens, leur nombre en Syrie ne dépasse pas les dizaines d'individus, pour ne pas dire 40, 50 ou 60. Ils sont présents depuis 1982. Et même, je peux dire que depuis deux ou trois ans, ils étaient plus nombreux. Aujourd'hui, leur présence en Syrie est la plus réduite depuis 1982 et avec cela, on dit qu'ils occupent la Syrie !

Concernant le Hezbollah, je voudrais commencer par une petite comparaison entre la superficie du Liban, le nombre de ses habitants et ceux de la Syrie. Combien le Hezbollah a-t-il d'effectifs ? Combien en a-t-il envoyé en Syrie ? Comment un homme doté de raison pourrait-il croire que le Hezbollah peut occuper la Syrie ? Il est donc clair que cette accusation est faible et non crédible.

La véritable raison de cette accusation est l'échec. En la lançant, ils cherchent à fuir leur propre échec en Syrie. Il y a un axe régional et international qui se bat depuis deux ans et demi en Syrie. Il se bat avec les soldats, les armes, l'argent, les médias, la guerre psychologique, le Conseil de sécurité, la Ligue arabe, le Conseil de Coopération du Golfe et toutes les institutions internationales. Ila parié sur la chute du régime syrien au cours des deux premiers mois, puis des trois et puis encore des cinq et ainsi de suite. La guerre dure depuis deux ans et demi et l'échec le poursuit. Comment justifie-t-il cet échec ? En accusant le Hezbollah d'avoir envahi la Syrie et provoqué ainsi son échec ! Pourquoi veut-il ignorer les données politiques et sur le terrain en Syrie ? Pourquoi veut-il ignorer qu'il y a en Syrie un régime, un gouvernement, une armée et un commandement qui bénéficient d'un large appui populaire et qui font face à son projet ? S'il y a une aide ou un appoint de temps en temps, la réalité est qu'ils sont modestes par rapport à ce qu'accomplit l'armée syrienne. Cet axe cherche dont à fuir la réalité en lançant ces accusations. De plus, au moment où cet axe accuse le Hezbollah d'occuper la Syrie, il fait semblant d'ignorer les dizaines de milliers de combattants étrangers envoyés en Syrie de tous les coins du monde, libérés des prisons et envoyés se battre en Syrie avec des garanties financières. Ces dizaines de milliers de combattants n'occupent-ils pas la Syrie ? La coalition syrienne de l'opposition et l'opposition syrienne nationale ne sont-elles pas en train de s'en plaindre ? Ces combattants ne sont-ils pas accusés de contrôler des régions en Syrie et d'imposer « leur loi » aux habitants ? N'est-ce pas une occupation ? Pourquoi cet axe n'en parle-t-il pas ? Qui finance ? Qui envoie ? Qui appuie ? Celui qui veut dénoncer l'occupation de la Syrie n'appelle pas le monde à y envoyer ses soldats pour l'occuper comme cela a été le cas dans certaines régions du monde...

Je ne cherche ni à préciser, ni à défendre, ni à accuser. Je souhaite plutôt adresser un appel sincère basé sur les nouvelles données politiques et militaires sur le terrain en Syrie, dans la région et dans le monde et sur l'expérience des dernières semaines et son lot de paris perdus, à l'Arabie saoudite, aux pays du Golfe et à la Turquie. Je voudrais leur dire à revoir leurs positions. Je ne souhaite pas parler à l'Occident et aux Etats-Unis.

L'étape est en train de prendre une tournure dangereuse. Avec les développements en Syrie, en Irak, au Pakistan, au Kénya, en Somalie, à Bahrein, en Egypte et ailleurs, il est clair que le pari sur une victoire militaire est perdu, et de plus, il est destructeur. Je vous invite donc à mettre de côté vos rancoeurs. Dans le monde arabe et en Orient en général, il arrive que les émotions, la haine, la rancœur ou l'amour prennent le pas sur les intérêts nationaux. Mettez donc les sentiments de côtés et réfléchissez à vos intérêts et à ceux de vos peuples et de la région.

Certaines données politiques et sur le terrain en Syrie disent clairement que le sauvetage de la Syrie, de son peuple et celui des peuples et des Etats de la région de la menace de discorde qui est en train d'être préparée et travaillée est dans la solution politique. L'arrogance ne sert à rien. La réalité telle qu'elle est montre que la seule possibilité de sauvetage reste dans la solution et le dialogue politiques. Poursuivre le combat et l'option militaire ne serviront à rien. J'invite donc ces pays à revoir leur position et leurs paris.

Notre souhait, notre appel et notre discours sont une invitation à tendre la main. La Syrie se déclare prête à participer à la Conférence de Genève 2, sans conditions, l'Iran parle d'amitié, de fraternité et de dialogue, la tendance générale, les opinions publiques, les églises, les universités islamiques, personne ne veut la guerre, ne veut le combat et ne veut que cette tragédie humaine se poursuive et se déplace d'un pays à l'autre dans notre région. Quelle est donc la solution ? Aller au dialogue et chercher des solutions politiques. Ceux qui refusent une telle solution et posent des obstacles assument la responsabilité de toute goutte sang qui sera versée au cours des prochaines semaines.

Le dernier point que je vais évoquer concerne Bahrein, mais toujours à partir des accusations portées contre le Hezbollah. Nous ne sommes pas étonnés de la position du gouvernement de Bahrein qui insiste sur la qualification du Hezbollah d'organisation terroriste. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils veulent créer unw liste des organisations terroristes des pays du Golfe qui sera par la suite peut être adoptée par la Ligue arabe.

Tant mieux. Peut-être qu'ils mettront Israël sur cette liste ! Et qu'ils retireront l'initiative de paix arabe qui est encore posée sur la table. Peut-être qu'ils se souviendront ainsi que la Palestine et le peuple palestiniens existent encore et qu'il y a aussi des Lieux saints à Jérusalem, comme la mosquée Al Aqsa...

Mais l'élément nouveau de la part du gouvernement de Bahrein est d'interdire tout lien avec le Hezbollah. Personne à Bahrein n'a le droit de contacter quelqu'un du Hezbollah, qu'il soit un homme politique, une connaissance sociale, un membre d'une famille de martyrs, de blessés, des gens qui se connaissent et s'apprécient, non, tout cela est désormais puni par la loi à Bahrein.
 
Il ne s'agit évidemment pas d'une question juridique. C'est une position politique qui ne nous étonne pas. Elle est due au fait que nous faisons partie des forces (rares) dans le monde qui appuient les revendications de la population de Bahrein, qui n'a jamais eu recours à la violence et à la force et qui continue à se battre pacifiquement et de manière très civilisée pour ses droits élémentaires. Nous appuyons donc les revendications justes de cette population, comme tous devraient d'ailleurs le faire. Depuis que nous avons annoncé cela, le gouvernement de Bahrein a commencé à expulser des Libanais de son territoire, même s'ils n'ont rien à voir avec nos positions politiques et médiatiques et il a réclamé que le Hezbollah soit placé sur la liste des organisations terroristes du CCG. Ce gouvernement a aussi paralysé les voies aériennes entre Manama et Beyrouth. Il a pesé sur le CCG pour qu'ils prennent des décisions dans ce sens et il a multiplié les menaces.

En tout état de cause, cela prouve la fragilité de ce gouvernement qui a peur d'un communiqué publié dans les médias, d'un discours ou d'une déclaration politique. Celui qui réagit de la sorte à un communiqué ne peut être que très fragile.

Au gouvernement de Bahrein et au ministre de la Justice qui a évoqué ce sujet hier, je dirais que notre position est dictée par notre religion et notre morale. Nous appelons le monde entier à adopter cette même position. Tous ceux qui appuient le peuple de Bahreïn, l'Iran ou d'autres ne sont pas intervenir dans les affaires internes de ce pays. Tous les rapports internationaux le reconnaissent et cela les dérange. La décision à Bahreïn est interne, nationale dans tous les sens du terme et indépendante, dans tous les sens de ce terme aussi. Le peuple de Bahreïn ne suit aucune partie externe, aucun axe. Mais c'est vous qui êtes faibles et qui appelez les interventions étrangères militaires pour vous aider contre votre peuple.

J'appelle tous les ulémas musulmans et les peuples arabes et musulmans, ainsi que les Etats, à prendre position à ce sujet, ou au moins, à dire quelque chose. La répression à Bahreïn est très grave, la nationalité a été retirée à certains grands ulémas du royaume. Certains d'entre eux ont été expulsés hors du pays, d'autres sont menacés, des groupes d'ulémas sont dissous, des personnalités sont emprisonnées, des femmes sont emprisonnées et tous sont soumis aux pires tortures et les Arabes qui prétendent se soucier de l'honneur des femmes ne disent pas un seul mot.

L'action du gouvernement de Bahreïn est claire et elle tend vers l'escalade. Mais que ce gouvernement ne s'imagine pas qu'il pourra continuer à réprimer son peuple et à empêcher le monde de faire la moindre remarque. En ce qui nous concerne en tout cas, cela es rejeté. Notre position est claire et stable et nous ne la changerons pas. Nous misons sur le peuple de Bahreïn, sa volonté et sa détermination. Il a patienté pendant deux ans et demi, sans jamais avoir une réaction violente, en dépit de tout ce qu'il a subi, en silence. Je suis étonné et admiratif devant sa capacité à souffrir en silence, sans renoncer à son combat. C'est pourquoi je crois que ce mouvement noble, pacifique, juste et national se poursuivra et ces faibles qui ont recours à la force ne gagneront rien dans leur escalade et leur répression. Ils ne récolteront que les déceptions, car cette époque est désormais différente des précédentes...

Traduit par French.alahednews


 

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