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Discours à l’occasion de la journée des blessés

Discours à l’occasion de la journée des blessés
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Le 14 juin 2013

En cette journée bénie et si chère dédiée à nos blessés et dans ce climat de fêtes, je voudrais commencer par vous remercier tous pour être venus ici, je voudrais aussi remercier tous ceux qui nous regardent. Il est évident que le début de mon discours sera consacré a Abi al Fadl al Abbas dont le jour de la naissance a été choisi pour devenir la journée du blessé de la résistance. Je voudrais donc commencer par rendre hommage à nos frères et à nos sœurs blessés, ceux qui sont là, avec nous et ceux qui sont dans les hôpitaux, en sommes tous ceux qui n'ont pas pu venir. Je leur suis reconnaissant pour tout ce qu'ils ont donné à notre peuple, à notre partie et à notre oumma et je voudrais aussi saluer leurs familles, les pères, les mères, les épouses qui ont fait preuve de courage et de patience. Il faut aussi que je remercie les équipes médicales qui ont suivi nos blessés depuis le début, à travers les soins d'urgence et jusqu'aux traitements suivis. Tous ceux qui travaillent dans le domaine médical et des soins, ainsi que leurs familles doivent être remerciés pour tous les efforts et les sacrifices qu'ils font pour aider les blessés. Même si la cérémonie est consacrée aux blessés, nous devons aussi évoquer les familles des martyrs et tous les martyrs qui ont donné ce qu'ils ont de plus cher au service de causes nobles et sacrées. Je cite en particulier les familles des derniers martyrs, tombés dans les derniers affrontements, qui, je l'ai déjà dit, font preuve d'une foi immense, d'une rectitude, d'une vision et d'un dévouement à toute épreuve.

Chers frères et sœurs, Al Abbas ben Ali ben Abi Taleb est ce beau jeune homme, que l'on surnommait «l'astre de Bani Hachem». Il avait 34 ans et il était le chef des gardes de l'imam Hussein à Karbala. Grâce à son dévouement, à son dévouement et à sa lutte, il est devenu le symbole de la fidélité et de la sagacité, du courage, de la noblesse, de la patience et de la fidélité jusqu'au martyre. Même ses blessures graves ne l'ont pas détourné de ses objectifs et de sa lutte. Tout le monde connaît l'histoire, lorsqu'il s'est dirigé vers les rives de l'Euphrate pour apporter de l'eau aux femmes et aux enfants et à ce qui restait de l'armée et au chef de cette armée, l'imam Hussein. Il a accompli sa mission, mais sur le chemin du retour, on lui a coupé la main droite puis la main gauche, mais il a poursuivi sa mission, tenant la gourde remplie d'eau avec ce qui restait de sa main, en la coinçant sous son menton. Une flèche l'a atteint à l'œil et il a continue son chemin avant de mourir.

Al Abbas est donc un symbole, une leçon et un modèle pour les blessés et ceux de la résistance, depuis la naissance de celle-ci en 1982, sont aussi un modèle, puisqu'ils poursuivent la lutte jusqu'au bout au service de la cause qu'ils défendent. Le jour de sa naissance est la journée de nos blessé et pour tous les blessés croyants et résistants. Tous sont désormais des exemples de fidélité, de dévouement, de conviction et de loyauté. Leurs blessures sont des témoignages vivants d'un martyre qu'ils vivent au jour le jour, certains depuis 1982, même si aujourd'hui, on veut ternir leur histoire et déformer les faits.

Chacune de vos blessures raconte une histoire, évoque une bataille, de l'héroïsme, un combat pour défendre un village, une position, pour répondre à une agression. Ces histoires doivent être racontées et retransmises de génération en génération. Vos blessures nous rappellent la confrontation héroïque de juillet 1993, puis celles d'avril 1996 et encore celles de 2000 puis de 2006 avec l'ennemi israélien. Toutes vos blessures sont la preuve et le symbole de l'épopée de la résistance. Elles racontent l'histoire de la résistance au Liban, de son peuple, de ses hommes et de ses femmes et de son assise populaire. Elles racontent l'histoire de cette résistance, qui, depuis le début, a fait preuve d'une grande maturité et d'une vision claire. Depuis le début, cette résistance a vu les dangers de se taire sur l'occupation israélienne et sur l'occupation américaine à travers la force multinationale qui s'est déployée au Liban en 1982. Elle a vite compris le risque de se taire sur le projet d'hégémonie américaine sur le Liban et la région. En plus de sa vision claire, cette résistance a aussi la volonté de combattre, la volonté de libérer, en dépit de la complicité, ou du laxisme de certaines parties internes, arabes et musulmanes avec l'occupant -sauf la Syrie et l'Iran. Cette résistance -dont vous êtes les blessés- a combattu pendant des années, a donné des milliers de martyrs et autant de blessés, alors que des centaines de ses membres sont entrés dans les prisons et avec ou grâce à tous ces sacrifices, elle a libéré le territoire de l'occupant.

S'il y aujourd'hui, au Liban un pays où il y a une libération, de la liberté et une entité étatique fière, s'il y a des ressources, une économie, de l'eau et bientôt du gaz et du pétrole dans les eaux territoriales, tout cela c'est grâce à la résistance et aux résistants, bien entendu après la grâce de Dieu. Sans la résistance, la région libanaise serait aujourd'hui un lieu privilégié pour les colonies israéliennes, notre eau irait aux colons juifs alors que les habitants initiaux en seraient privés, comme c'est le cas actuellement en Cisjordanie. Notre pétrole et notre gaz seraient rattachés au champ d'Itamar et notre gouvernement ne serait qu'une sorte d'autorité locale administrative dépendant de l'occupant israélien, qui mandaterait un gouverneur militaire, comme il l'avait fait à Tyr, à Saïda, à Beyrouth, dans la montagne, dans la Békaa ouest et à Rachaya. Qui a donc chassé ces gouverneurs militaires de nos villes et de notre pays ? Finalement, c'est cette résistance qui a mis en échec les projets d'occupation et d'hégémonie et elle a préservé ce Liban. Nous ne devons pas oublier ce passé proche, nous les Libanais, mais aussi les arabes et les musulmans. Certains travaillent pourtant aujourd'hui dans le but d'effacer ce passé. Nous ne devons pas les laisser faire car la bataille actuelle est le prolongement de ce passé, elle est la continuation de ce passé et elle vise à effacer toutes les victoires et les acquis de ce passé.

Les générations futures doivent tout savoir de ce passé historique et décisif pour le Liban. Elles doivent savoir qui a comploté, qui a été lâche, qui a coopéré et qui a combattu, a lutté et a consenti des sacrifices. Elle doit savoir qui a été l'agent et a partagé le butin, qui a été le résistant et a combattu l'occupant pour qu'il n'y ait pas de confusion. Il faut rafraichir les mémoires pour que le nationaliste reste nationaliste, pour que le résistant ne se transforme pas en coupeur de routes et que l'agent devienne nationaliste et distribue des certificats de nationalisme. C'est notre responsabilité à tous, les élites, les intellectuels, les écrivains, les artistes, tous, chacun dans son domaine. Même le blessé doit raconter à ses enfants et à ses proches, le voisin à ses voisins, car nous sommes face à une grande opération de désinformation qui vise à déformer notre histoire. J'en arrive au dossier libanais et je passerai ensuite au dossier syrien.

Nous sommes une partie importante de ce pays, de cette terre et du peuple libanais. Nous sommes une des composantes de ce peuple noble et cher et comme les autres, nous avons eu nos sacrifices. Cette introduction permet de passer à la situation présente.

Nous avons donc consenti des sacrifices et offert ce que nous avions de plus cher, notamment nos enfants certes, par respect pour notre religion et pour notre salut dans l'autre monde, mais aussi pour ce pays, par souci du Liban, de sa dignité, de son unité et de sa stabilité. Nous ne cherchons pas à obliger les autres à être reconnaissants envers nous, mais certaines vérités sont bonnes à être rappelées d'autant que l'on dit dans le langage populaire : «ce que tu obtiens chèrement et après de nombreux sacrifices est plus précieux que ce que tu obtiens gratuitement».

Certaines parties au Liban font leurs bagages dès qu'il y a un problème et vont vers des lieux plus cléments où ils vivent dans la tranquillité. Nous ne sommes pas de celles-là.

Je vais donc un peu parler de cette résistance. Nous ne sommes pas de ceux qui ont une double nationalité. Nous sommes Libanais, non pas depuis dix ans, mais depuis des siècles et pour certains d'entre nous depuis des milliers d'années. Nous n'avons pas de maisons hors du Liban, ni des fonds à l'étranger, ni encore des projets à l'étranger. Nous avons des émigrés que les circonstances ont poussé à quitter le pays, mais le parti en tant que tel ne possède rien à l'étranger. Je l'ai toujours dit : nous sommes nés ici et nous mourrons ici, que nous tombions en martyrs ou non, nous serons enterrés ici, et nul ne peut nous arracher à notre terre et à notre pays. L'armée israélienne, une des plus puissantes du monde et la plus forte du Moyen orient s'est brisée sous les pieds de nos moujahidins à Bint Jbeil, Aïta Chaab, Maroun el Rass...Qui sont donc ces personnes stupides qui parlent de nous enlever de là ou de là bas ? Nous avons payé un lourd tribut dans ce pays, pour qu'il reste, pour qu'il soit digne et ses habitants aussi, pour qu'il soit libre et ses habitants aussi, pour qu'il soit tête haute et il le restera. Nous resterons aussi prêts à payer le prix fort dans ce but.

A cet égard, je voudrais développer deux ou trois points rapidement avant de passer au dossier syrien. Bien entendu, je ne peux pas parler de tous les problèmes en suspens, faute de temps, mais il y deux ou trois sujets sensibles que je souhaite développer.

Dans le domaine politique, tout le monde attend le sort du recours en invalidation présenté devant le Conseil Constitutionnel de la loi sur la prorogation. Le sort des élections, mais aussi celui du prochain gouvernement seront déterminés par la décision du Conseil Constitutionnel. Comme les autres Libanais, nous attendons et nous n'avons aucun élément nouveau à ce sujet. Mais nous devons quand même condamner l'intervention de l'ambassade des Etats-Unis dans un sujet souverain, constitutionnel et électoral interne. L'intervention de l'ambassade et sa menace déguisée en laissant entendre que les foudres vont s'abattre sur les Libanais pour les pousser à adopter une position précise n'est qu'un exemple des interventions américaines au Liban, dans les pays de la région et dans le monde.

Le second sujet porte sur la sécurité. Premièrement, nous appelons à la retenue maximale. Nous vivons tous dans la même atmosphère, aucun d'entre nous n'est dans une villa isolée du reste du monde. Au final, ce qui se passe dans la région et en Syrie a des répercussions sur le Liban. D'ailleurs, même sans ce qui se passe dans la région et en Syrie, le Liban est en crise, au minimum depuis 2005. Au cours de la dernière période, il y a des pressions médiatiques et politiques et des accusations. Ce qui entraîne des réactions au niveau de la rue et chez les gens. Il arrive parfois que des gens perdent leurs nerfs, perdent la raison et peuvent ainsi réagir de façon non appropriée et illégale. Et, dans une situation exceptionnelle, cela peut représenter un danger. Nous appelons donc à la retenue maximale et à éviter toutes les formes de tension et de confrontation. Nous appelons tous les Libanais et tous ceux qui vivent sur le sol libanais, notamment les Palestiniens et les Syriens et je m'adresse en particulier au public de la résistance, autrement dit à ceux qui s'ils font quelque chose, la responsabilité de l'acte nous est immédiatement attribuée, ils doivent donc certainement se retenir de faire la moindre réaction, éviter la moindre expression de leurs sentiments qu'il s'agisse de peine pou de joie, car toute réaction, même secondaire, peut dans des circonstances aussi délicates, peut avoir des retombées sur le Liban, sur la sécurité, sur la stabilité et sur nous tous. Même dans les conflits personnels, à caractère financier, personnel, économique ou autre qui se produisent au Liban depuis longtemps, en raison parfois, de la lenteur des procédures judiciaires et qui aboutissent souvent à des échanges de coups de feu, j'appelle à la patience et à la retenue maximale. Car tout incident, dans n'importe quelle région peut revêtir un aspect confessionnel, partisan et politique dans ce climat particulier de complot et de campagne médiatique.

Deuxièmement, même si nous devons faire une sorte d'autocritique, il existe au Liban une coutume qui pousse à tirer des coups de feu en l'air à n'importe quelle occasion. Cette coutume s'est développée au cours de la dernière période. Aux fêtes, aux enterrements et demain aux résultats des examens officiels, tout le monde tire en l'air. J'ai voulu personnellement régler cette question et je me suis adressé aux ulémas en Iran et en Irak -j'ai bien dit en Irak aussi pour qu'on ne m'accuse pas de suivre telle ou telle autre école- pour leur demander d'émettre des fatwas interdisant les tirs en l'air. Nous n'avions plus d'autre recours, car nous avions avancé des arguments raisonnables, en vain. Nous avons invoqué la loi, en vain. Nous avons aussi parlé de la morale, en vain encore d'autant que certains croient que tirer des coups de feu fait partie de la morale. Mais en réalité, que se passe-t-il lorsqu'on tire en l'air ? Les gens ont peur et croient qu'il y a des affrontements. Parfois, ces tirs font des morts et parfois des blessés, sans parler des dégâts matériels. Les autorités religieuses ont reconnu que cette pratique est contraire à la religion. J‘ai demandé que cela soit écrit. Cette pratique est condamnée par la religion et la condamnation est encore plus grave lorsqu'il s'agit de nos armes et de nos munitions. Les ulémas ont d'ailleurs déclaré dans leur fatwa que celui qui tire est responsable des dommages causés par ses tirs. Il doit donc verser des indemnités, sinon, au jour du Jugement, sa responsabilité sera doublée. Certains frères m'ont demandé de ne pas m'étendre sur cette question. Mais je souhaite le faire car cette pratique est devenue dangereuse. J'appelle donc tout le monde, par la voie de la raison, de la logique, de la loi, de la morale et de la religion à en finir avec cette pratique et à garder ses armes et ses munitions pour des motifs plus utiles et pour des causes plus justes.

Troisièmement, dans la région de Baalbeck-Hermel, la situation est délicate et exige une attention particulière. Vous savez que dans cette région, il se produit des incidents, comme notamment la chute d'obus. Si nous revenons à ce jour où l'armée syrienne a lancé deux obus sur Ersal. Je n'évoque pas aujourd'hui les réactions différentes dans les deux situations, officielles et autres. Je voudrais plutôt parler des rumeurs, véhiculées hélas par certains médias et qui disent aux habitants de Baalbeck-Hermel que les obus viennent de Ersal et de son jurd. Tout le monde sait qu'en disant cela, nous parlons d'une localité sunnite dans un environnement à grande majorité chiite. Cette accusation est donc portée à une localité sunnite qui enverrait des obus de katiocha ou de canons 107 sur des villages et des régions chiites. En disant cela, on pousse les habitants chiites à se lancer contre la localité sunnite pour régler leurs comptes avec elle. Nous savons tous, qu'en plus de cela, il y a dans la Békaa, des conflits personnels, des problèmes de contrebande etc. S'il y a donc un conflit personnel avec un habitant de Ersal, certains, médias et politiciens, diront immédiatement, c'est le Hezbollah qui attaque les sunnites. De grâce, avant de lancer ces accusations, réfléchissez, enquêtez et prenez le temps de collecter les éléments. Il est certain que certains médias font du lancement de ces rumeurs leur pain quotidien. Ils disent parfois qu'il y a un mort alors qu'il n'y en a pas, un enlèvement lorsqu'il n'y en a pas. Pourquoi tient-on à mettre à l'épreuve les nerfs des gens de cette manière ? Je dis donc à nos frères dans la Békaa, à nos frères à Ersal, il faut vérifier toute information avant de réagir.

J'affirme que les obus tombés au Hermel, à Baalbeck, à Sereine et Nabi Chit ne proviennent pas de Ersal. Ils sont lancés par les groupes armés à partir du territoire syrien. Il faut trouver une solution à ce problème et nous le ferons inchallah. Nous devons faire donc attention aux rumeurs. J'ai pris cet exemple pour dire que des efforts sont déployés jour et nuit pour tenter de provoquer une discorde entre les sunnites et les chiites dans la région de Baalbeck-Hermel en particulier. D'autant qu'il y a une divergence politique entre nous et Ersal et d'autres localités. Ils cherchent donc à profiter de cette divergence politique en insistant sur le fait que nous appartenons à des confessions différentes, même si nous avons tous la même religion. Nous sommes tous des musulmans, que nous soyons sunnites et chiites, même si nous avons des positions politiques différentes. Il faut être vigilant.

Le Hezbollah lance aussi un appel à tous les sages- et il y en a beaucoup- de Baalbeck-Hermel, il faut faire en sorte de couper la voie à toute tentative de discorde que certains cherchent à transposer dans la région.

J'en arrive au dernier point dans le dossier libanais : il existe actuellement dans le pays un climat menaces qui fait partie du climat général dans la région. Il y a actuellement un projet qui fonce sur nous. Je le développerai en évoquant la crise syrienne. Ce projet est mené par les Américains, les Européens et plusieurs pays arabes, notamment des pays du Golfe. Des fonds énormes lui sont consacrés et des médias sont mobilisés pour le propager. Des gens sont prêts à écrire chaque jour dix articles et à multiplier les insultes à la télévision, en plus du climat de menaces et d'intimidation qui poussent certains à hésiter à prendre position. Ce climat n'existe pas seulement au Liban, mais dans l'ensemble du monde arabe. C'est à cause de ce climat que beaucoup dans le monde arabe n'osent pas exprimer leur véritable position et se taisent devant les fatwas de mort et d'assassinat.

Dans ce climat, il faut dire un mot, lancer une idée, adopter une position, exprimer une opinion, chacun peut le faire dans son domaine pour faire face au takfirisme, à la haine, à la tuerie et aux tentatives d'assassinat et aux agressions corporelles.

Au cours de la dernière période, on a vu au Liban, des régions punies en raison de leur position ou de leur appartenance politique. Je ne compte pas entrer dans les détails. Mais je précise que des ulémas ont été agressés, des journalistes et même des familles sunnites ont été agressés en raison de leurs positions politiques. Pourquoi ? A cause de ce climat de menaces et d'intimidation. Il y a quelques jours, le frère cheikh Maher Hammoud a été victime d'une tentative d'assassinat. Dieu l'a sauvé, mais s'agit-il d'un incident mineur ? Cheikh Maher est connu pour ses positions concernant de nombreux sujets. Il nous critique parfois, nous envoie des conseils ou des messages, mais il a des positions claires et des opinions qu'il ne cache pas. Pourquoi un homme de position fait-il l'objet d'une agression alors qu'il revient de la prière de l'aube ? Pourquoi des tirs ont été lancés contre la maison et la voiture de cheikh Ibrahim Bridi à Kab Elias ? D'autres ulémas on fait l'objet d'agressions de ce genre et certains n'en ont rien dit tout comme les bureaux de certaines associations sunnites ont été attaqués mais ces associations n'ont pas voulu en parler...Pourquoi toutes ces attaques ? Et avec cela, on nous accuse de ne pas respecter les opinions des autres ! Parlons depuis 005. Depuis cette date, nous sommes chaque jour la cible d'attaques permanentes, 24 heures sur 24. Il ne s'agit pas d'arguments, ni d'un débat intellectuel ou idéologique, non seulement un flot d'insultes ininterrompu. Vous le voyez sur les chaînes de télévision, les tribunes. Ils nous attaquent, attaquent nos ulémas, nos personnes, nos croyances, nos idées, notre confession, etc ? Rien n'est épargné. Malgré cela, nous ne disons rien. Certains vont dire : voilà que le sayed commence à se donner le beau rôle alors qu'au sein de sa confession, il ne tolère pas un avis contraire. Mais ces avis contraires ont fait le tour des télévisions au cours des dernières semaines pour nous attaquer, nous critiquer et ils vivent parmi nous. Malgré cela, l'un d'eux a-t-il été attaqué ?

Oui, il y a eu un incident près de l'ambassade d'Iran. Je vous le dis, cet incident est rejeté, inacceptable et condamné. Il s'agit bien sûr d'une réaction impulsive qui a abouti à la mort d'une personne chère. Elle a été injustement tuée, quel que soit le responsable de sa mort. Il y a une enquête à ce sujet et le droit ne doit pas être perdu. Après cela, on a commencé à nous accuser de ne pas tolérer un avis contraire. Mais cela fait huit que l'on nous insulte, que l'on nous diffame, qu'on bafoue nos croyances, notre dignité. Malgré cela, je dis toujours à la résistance et à ceux qui sont avec elle, retenez-vous, taisez-vous, acceptez les insultes et ne réagissez pas. Mais en toute franchise, c'est eux qui n'acceptent pas un avis contraire et ne le supportent pas. Laissez donc les gens dire leur opinion, ceux qui sont avec le régime syrien et ceux qui sont contre. Où est le problème. Mais non, ils préfèrent recourir aux menaces et à l'intimidation. Je le dis toutefois, ce procédé n'aboutira pas. Ni les menaces, ni le takfir, ni les fatwas, ni les attaques médiatiques, ni même les assassinats ne changeront pas nos positions. Si vous croyez que tout cela peut changer nos positions, vous êtes suspects, point à la ligne.

Vous êtes suspects, lorsque nous développons une idée, au sujet du Liban et de la Syrie, une vision et vous nous affrontez avec les fatwas de mort, le takfir, les insultes. En agissant ainsi, vous nous confortez dans nos convictions, dans notre vision et dans nos actes. Si certains croient qu'en faisant peur aux gens, on les oblige à changer d'attitude et à modifier leurs convictions, ils se trompent ; Nous ne sommes pas de ces gens que l'on peut effrayer.

Tout au long des années précédentes, nous avons combattu l'ennemi israélien qui avait à ses côtés, le monde entier, à part de rares exceptions. Pendant la guerre de juillet 2006, la Russie était avec Israël, la Chine aussi, ainsi que les trois quarts du monde arabe et les trois quarts du monde musulman. Cela ne nous a pourtant pas effrayés. Nous n'avons pas cédé, ni reculé et cela ne nous a pas affaiblis. Les immeubles s'écroulaient autour de nous, les fatwas contre nous se multipliaient et certains nous accusaient d'être des aventuriers, d'autres des renégats et malgré cela, nous avons poursuivi notre combat. Aujourd'hui, la situation est meilleure. Au moins, la moitié du monde est avec nous ou nous sommes avec elle. Pendant la guerre de juillet, seules l'Iran et la Syrie étaient avec nous ainsi que certaines parties çà et là.

J'en arrive au dossier syrien, en deux mots.

D'abord, lorsque nous avons décidé d'intervenir en Syrie, nous l'avons fait tardivement. Certes, en politique, nous avons pris position une semaine ou deux après le début des événements. Nous avons commencé par nous taire et observer. Près avoir discuté et à cause de notre vision claire, nous avons adopté une position politique claire dont nous avons parlé à plusieurs reprises. Je crois que la première fois c'était il y a près de deux ans à l'occasion de la commémoration des martyrs sayed Abbas Moussawi, cheikh Ragheb et Hajj Imad à Nabi Chit. Nous avions annoncé notre position et nous en avions expliqué les motifs, sur la base de ce qui s'est passé en Libye, en Tunisie, en Egypte et au Yémen et conformément aux mêmes critères et au même rapport des forces, nous avons adopté cette position en Syrie.

Nous avons donc tardé à prendre la décision d'intervenir sur le terrain. Je parle ici en toute clarté et franchise. Nous avons décidé d'intervenir pour faire face au projet en cours sur la terre syrienne. Il ne s'agissait pas d'une décision prise sur le moment même. Cela signifie qu'avec le temps, la vision s'est peu à peu précisée et les objectifs de ce qui était en train de se passer en Syrie se sont clarifiés. Il nous est ainsi apparu que ce si ce projet aboutit, ses conséquences seront très graves sur la Syrie, le Liban, la Palestine et les peuples de la région, sur les chrétiens, les musulmans, les sunnites, les chiites, les druzes, les alaouites, les ismaélites, les zaydistes etc , mais en premier lieu sur les sunnites. Nous l'avions dit dans le passé et nous le répétons. Nous agissons donc sur la base d'une vision, non d'une réaction émotionnelle.

Même la dimension morale est présente dans notre action. Avec la fidélité et de la loyauté qui sont essentielles dans notre décision. Mais il ne s'agit pas que de cela. Cette décision est le résultat de notre vision et de notre compréhension du projet en cours, de ses objectifs et de ses conséquences sur les Etats, les peuples et les entités de la région. C'est pourquoi je vous le dis en toute clarté : si nous nous trouvons dans un lieu et nous nous y battons, c'est pour défendre la Syrie et son peuple, le Liban et son peuple, cet Etat, cette entité, cette économie et cette terre. De plus, à cause de notre observation de ce qui se passe en Syrie et de ceux qui interviennent dans les combats là bas, nous avons choisi d'intervenir. L'histoire d'un peuple contre son régime est finie depuis longtemps. Il y a une division populaire et une grande partie de la population syrienne est avec le régime et une autre grande partie peut être contre ce régime. Mais que personne ne vienne nous dire : vous êtes avec le régime contre le peuple. Une grande partie de la population est avec le régime et nous sommes avec elle. Quant à la seconde partie de la population, nous sommes aussi avec elle dans la revendication des réformes. Mais nous ne sommes pas avec elle lorsqu'il s'agit de détruire la Syrie. De même, nous sommes avec le régime lorsqu'il se déclare prêt à entreprendre des réformes, mais contre lui lorsqu'il détruit la Syrie.

Laissons donc de côté le sujet du régime et du peuple. Il se peut que certains voient dans ce qui se passe en Syrie l'image d'une opposition armée qui combat le régime. Une fois de plus, je vais dire que ce n'est pas cela. Il y a certes le titre d'une opposition syrienne armée, mais sous ce titre, des dizaines de milliers de combattants- ils sont peut-être même cent mille qui peut l'affirmer ?-étrangers ont été envoyés de tous les coins de la planète pour se battre en Syrie. Et l'on veut nous convaincre que des pays arabes et musulmans où il n'y a ni démocratie, ni élections, ni parfois Constitutions et même institutions étatiques, envoient leurs fils en leur donnant des armes et de l'argent et en leur fournissant de grandes facilités, en Syrie pour que ce pays puisse organiser des élections et des réformes démocratiques ! Même si c'était le cas à un moment, comment ces gens poursuivent -ils le combat depuis plus de deux ans, en tuant le peuple et en détruisant la Syrie, juste par souci de faire chuter le régime ? Il s'agit en réalité de modifier la position régionale politique de la Syrie, non pas pour amener un autre régime politique, mais pour laisser la place au chaos, aux groupes qui égorgent et qui font des horreurs. Il s'agit d'une guerre mondiale, voire universelle en Syrie. Il faut aussi signaler le grand mensonge que constitue la décision récente d'armes les rebelles. Les armes sont envoyées depuis longtemps aux rebelles.

Ceux qui lancent un tollé contre l'intervention du Hezbollah en Syrie doivent se rappeler que nous sommes les derniers à l'avoir fait. Le Courant du Futur nous a devancés depuis longtemps, ainsi que d'autres partis libanais que je ne veux pas nommer et bien d'autres parties, Etats et organisations. Nous sommes les derniers à être présents sur les lieux et pourtant, on nous menace de toutes les foudres possibles et de nous mettre sur la liste des organisations terroristes (je reviendrai sur cette question). Mais je voudrais poser une question : si nous étions intervenus aux côtés de l'opposition, nous serions devenus brusquement merveilleux, nos drapeaux auraient flotté dans de nombreuses capitales arabes et les chaînes satellitaires arabes nous auraient foutu la paix. Quelqu'un peut-il le nier ? Il ne s'agit donc pas du principe de l'intervention, ni de la question des deux Etats, de la souveraineté et de la violation de la déclaration de Baabda. Il s'agit simplement du fait que des gens sont intervenus aux côtés d'un front que le monde veut briser, que le projet américain et israélien veut briser. Il est donc normal dans ses conditions qu'il y ait un tel tollé contre ceux qui interviennent aux côtés de ce camp.

Il nous est donc apparu, dans notre perception des événements, que face à cette guerre universelle, notre participation, même modeste, peut être utile. En Syrie, l'armée syrienne se bat sur l'ensemble du territoire. Mais eux sont convaincus que le Hezbollah se bat aujourd'hui à Deraa, Koneïtra, Hassaké, Deir Zor, Edleb, Tartous et Lattaquié ? Ce n'est pas vrai. Nous avons des moyens acceptables et notre participation est étudiée et coordonnée. Nous assumons une partie de la responsabilité dans la confrontation avec ce projet universel dangereux, dont les objectifs ne visent pas seulement la Syrie, mais aussi le Liban, son peuple, les peuples et les gouvernements de la région. Celui qui veut faire chuter la Syrie, veut aussi faire chuter la région, y compris le Liban, l'Irak et la Jordanie entre les mains du projet américano-israélo-takfiriste.

Nous avons donc fait notre choix et nous nous sommes rendus en Syrie. Pourquoi ? Parce que nous sommes convaincus que notre contribution donnera ses fruits. Il ne s'agit donc pas d'une simple question de loyauté. Notre contribution est utile et elle l'a prouvée (je ne souhaite pas entrer dans les détails pour l'instant). Autrement dit, l'avant et l'après, en politique, dans les médias et dans la situation régionale et internationale, sont différents.

Plus même, nous n'allons pas en Syrie en nous cachant. Certains nous ont même reproché cela : Vous voulez aller en Syrie, soit. Mais pourquoi l'annoncer ?, nous ont-ils dit. En toute franchise, je bous le dis : nous n'envoyons pas nos jeunes en Syrie et nous disons ensuite que nous disons ensuite que nous distribuons des couvertures et des boîtes de lait. Et s'ils meurent, nous ne les enterrons pas en Syrie et nous cherchons ensuite à faire taire leurs familles au Liban. Non ! Lorsque nous allons au combat, où que ce soit, nous avons une responsabilité religieuse, il y a une vision, une fonction et une mission claire. Nous avons aussi des comptes à rendre pour le Jour du Jugement. Quand nous allons au combat, c'est que c'est notre devoir, que nous le voulions ou pas, ou que nous aimions cette bataille ou pas. A ce sujet, je voudrais dire que nous n'aimons pas ce combat, nous lui préférons de loin la bataille contre Israël. Mais lorsque nous nous battons, nous ne nous cachons pas et nous n'avons pas honte de nos martyrs, lorsqu'ils tombent. Au contraire, nous sommes fiers d'eux et nous les enterrons au grand jour et nous marchons dans leurs cortèges funèbres (certes sans tirer des coups de feu en l'air). C'est pourquoi nous avons annoncé notre participation et nos martyrs, ainsi que nos blessés, ne sont pas des coupeurs de routes ou des voleurs, ce sont des combattants nobles qui se battent pour une cause.

C'est notre position. Elle a provoqué un tollé, surtout après le 25 mai. Tout le monde a voulu nous insulter, sur les chaînes de télévision et sur internet. Certains veulent même nous mettre sur la liste des organisations terroristes, comme le Conseil de Coopération du Golfe. A propos, j'ignorais que le CCG avait une liste des organisations terroristes ! je ne sais pas non plus si la Ligue arabe en a une, mais les Européens discutent entre eux de la possibilité de nous mettre sur leur liste des organisations terroristes depuis longtemps. Nous sommes fiers d'être sur la liste américaine des organisations terroristes... Tout ce que nous avons entendu au cours des dernières semaines, nous l'avions prévu. Nous savions que l'on nous menacera bientôt de mesures contre les Libanais installés dans le Golfe. Je voudrais justement vous dire qu'il n'y a pas de membres du Hezbollah dans les pays du Golfe. D'ailleurs, pouvez-vous croire qu'un membre du Hezbollah peut obtenir une carte de séjour dans un pays du Golfe ? Il n'y a rien de tel. Nous n'avons pas de projets, ni d'entreprises dans le Golfe ni même ailleurs. Mais est-ce une manière louable de se comporter en menaçant les Libanais et leurs familles dans le Golfe ?
Le 25 mai, j'ai dit clairement que nous avons pris une décision, dont nous mesurons toute la portée et les conséquences. Nous sommes prêts à les assumer. Je voudrais juste préciser que nous affrontons un projet qui vise toute la région, dont la coexistence au Liban entre tous les Libanais. Allez donc interroger les sunnites syriens qui ne sont pas avec l'opposition, les chrétiens, les druzes, les chiites, les alaouites, les ismaélites, les zaydites etc, demandez leur à tous : quelle place ont-ils en Syrie avec les fatwas takfiristes et les pratiques qu'ils exercent sur les Syriens, à commencer par les sunnites, comme cheikh Al Bouti et ceux qui priaient dans la mosquée de la Foi, interrogez les ulémas syriens qui ont été tués à cause de leurs positions ou parfois même de leur silence politique. Si on veut affronter un tel projet, il faut être prêt à faire des sacrifices qu'il s'agisse de martyrs, de blessés ou d'obus qui tombent sur la Békaa ou dans la banlieue sud, ou encore de gens injustement traités dans tel pays du Golfe ou dans tel Etat arabe...

Je vous le dis, mettre en échec ce projet extrêmement dangereux pour nos patries et pour nos croyances sacrées est plus important que les sacrifices que l'on pourrait être amené à faire. Nous devons accepter ces sacrifices et les conséquences de nos actes. Mais si quelqu'un croit que le fait de nous mettre sur la liste des organisations terroristes ou les menaces de sévir contre les Libanais dans le Golfe ou encore toute agression intérieure ou extérieure peut nous pousser à changer notre position, il est suspect. Et comme je l'ai dit au sujet des insultes et des diffamations, il nous pousse à être encore plus convaincus de la justesse de notre position, de notre démarche, de notre vision et de notre action et qu'elles méritent les sacrifices.

Mais le pire de ce qui s'est passé au cours des dernières semaines-et qui st dans le prolongement de ce qui se passe depuis des années-, c'est le recours au discours confessionnel. Ce procédé est le signe de la faiblesse. Nous voyons sur les chaînes de télévision comment les interlocuteurs commencent pas avancer des arguments et puis, brusquement, ils se mettent à se lancer des insultes. Mais celui qui lance des insultes montre en réalité qu'il n'a pas d'arguments, ni de logiques, ni d'éléments. L'insulte est l'arme des faibles. Je vais vous en dire plus. Nous comprenons le climat qui a régné dans certains milieux arabes et du Golfe au cours des dernières semaines. Nous comprenons leur colère et leur énervement. Le projet qu'ils ont adopté et pour lequel ils ont versé des milliers de dollars, tout en mettant en cause leurs relations internationales et en sentant qu'ils se lancent dans une aventure risquée, eh bien, ils sentent aujourd'hui que ce projet a essuyé un coup et commence à échouer- Je ne dis pas qu'il y a eu une victoire décisive en Syrie-. Je dis simplement que le projet commence à être mis en échec, ou en tout cas, le rapport des forces commence à changer et ils ont changé de couleur. Il faut les comprendre, il ne leur reste plus que les insultes et les attaques, face à cette réalité nouvelle.

J'en reviens au sujet confessionnel. Certes, c'est la chose la plus dangereuse. Le conflit en Syrie oppose deux fronts, deux axes, deux projets. Il n'oppose pas les sunnites aux chiites, ni deux confessions. Pourquoi donc voulez-vous qu'il en soit ainsi ? Cheikh Al Bouti était-il chiite ? Les ulémas syriens qui appuient sa position sont-ils chiites ?

Cette armée syrienne, dont des dizaines de milliers d'hommes se battent sur les divers fronts, sont-ils tous chiites ? Pourquoi voulez-vous transformer le conflit en Syrie pour lui donner un caractère confessionnel ? Il n'est pas ainsi, mais vous voulez lui donner cet aspect parce que vous êtes faibles, impuissants. C'est la chose la plus facile de transformer le conflit en conflit confessionnel. Les sages chiites, sunnites, musulmans et chrétiens doivent empêcher cela.
Personnellement, je suis heureux des positions des ulémas chiites qui ne partagent pas nos points de vue. Où est le problème s'ils ne sont pas de notre avis et exposent leurs opinions ? Mais ils ne doivent pas recourir aux insultes. Qu'ils adoptent des positions contraires aux nôtres, c'est tant mieux et cela aide le conflit. Il y a donc des deux côtes des sunnites et des chiites, exactement comme nous le disions au sujet du 8 et du 14 mars.

Hélas, au cours de la dernière période, ils en sont arrivés à se baser sur des années fausses, si je veux miser sur la bonne volonté et pour ne pas dire mensongères ?

Ce qui s'est passé à Qousseir, c'est que des jeunes, dans leur émotion -qu'il s'agisse d'une action juste ou non, c'est un autre problème- ont mis un drapeau noir avec la mention « O Hussein » sur la coupole d'une mosquée. La photo a circulé sur internet et aussitôt, les chaînes «AL Arabiya» et «Al Jazeera» s'en sont emparées (ces deux chaînes qui se considèrent politiques, importantes et respectables), avant d'être suivies par beaucoup d'autres. L'information est devenue la suivante : ces combattants du Hezbollah ont mis le drapeau de Hussein sur le minaret de la moquée de Omar ben Khattab, avant d'ouvrir à tous les cheikhs et autres commentateurs qui ont commencé à dire que la ville de Qousseir est déclaré ville chiite, appelant ainsi les sunnites et les autres musulmans à une réaction. Est-ce là un comportement responsable ? Les musulmans sunnites et chiites vivent dans le monde entier et pas seulement dans le monde musulmans. Est-il possible de les monter ainsi les uns contre les autres ? Même si c'était vrai, il faut condamner cette action, mais pourquoi vouloir transposer le conflit entre les sunnites et les chiites ?

D'autant, qu'en plus, cette information est mensongère. Nos frères du département de l'information vont distribuer aujourd'hui un CD dans lequel ils montrent la réalité de la situation. Je me permets de demander aux médias de prêter une attention spéciale à ce sujet, même si cela paraît un détail, alors que les plus importantes chaînes satellitaires arabes n'ont cessé depuis une semaine de faire de la désinformation à ce sujet. Ces chaînes ne savent, ou ne veulent pas savoir, qu''il y a à Qousseir des syriens chiites qui y vivent depuis des centaines d'années. Ils y ont des maisons et une mosquée construite il y a dix ans. Il s'agit de la mosquée de l'Imam Al Hassan al Moujtaba où un cheikh prie tous les vendredis. Les jeunes du Hezbollah, à tort ou à raison, mais pris dans le feu de l'action, ont mis le drapeau de Hussein sur le minaret de cette mosquée. Par contre la mosquée Omar ben Khattab est à plusieurs kilomètres de là et nul ne s'en est approché et n'y a accroché un drapeau. Dans le CD qui sera distribué, tournée à partir de la ville de Qousseir, vous pourrez voir le minaret de la mosquée de l'imam Al Hassan Al Moujtaba et celui de la moquée Omar ben Khattab. Si je prends la peine d' évoquer tous ces détails c'est qu'à partir d'eux, on est en train de préparer une guerre confessionnelle dans la région. C'est du mensonge et de la diffamation. Et puis l'imam Hussein est pour tous les musulmans et pas seulement pour les chiite.

La pire des choses est d'entraîner les gens dans les divisions confessionnelles. C'est pourtant ce que cherchent à faire certaines chaînes arabes satellitaires qui se veulent ouvertes à l'avis et à l'avis contraire et qui se présentent comme étant objectives, alors qu'en réalité, elles diffusent des mensonges, de la désinformation et de la fraude.

Enfin, je voudrais dire que si quelqu'un croit qu'en présentant le conflit comme étant confessionnel, en mentant, en fraudant, en falsifiant et en multipliant les menaces de morts et de takfir, il peut nous pousser à changer notre position, il se trompe. Nous ne changerons pas notre position. Pour nous, l'après Qousseir est comme l'avant Qousseir. Rien ne change. Et pourquoi le ferait-il ? Le projet a-t-il changé ? Les donnes ont-elles changé ? Les objectifs du projet et ses cibles ont-elles changé ? Au contraire, il apparaît que la détermination à poursuivre la confrontation augmente dans l'autre camp et même à la faire évoluer. Nous serons donc là où nous devons être. Nous continuerons à assumer les responsabilités que nous avons commencé à prendre en charge. Il n'est pas besoin de donner plus de détails.

A ce sujet, je dois dire que des forces islamiques et des partis islamiques sont en contact avec nous et nous donnent des idées et lancent des initiatives. Nous sommes ouverts à tout débat au sujet de la position en Syrie. Au cours des derniers jours, certaines initiatives ont été présentées, mais je ne peux pas encore en parler. Il fait d'abord que nous en discutions au commandement du Hezbollah. Au moment où je parle, nous en sommes à la phase de l'évaluation, qui fait partie de la vision, laquelle est elle aussi partie de la compréhension qui mène à la prise de position. Les détails, eux, sont laissés aux besoins du terrain.

Il me reste encore à vous féliciter tous en cette journée et à féliciter en particulier l'ayatollah Khamanéi et le peuple iranien pour ces «noces démocratiques» exceptionnelles qui n'a pas d'autre exemple dans le tiers monde. La participation massive des électeurs évoquée depuis le matin par les médias du monde entier a été au-delà de tous les pronostics et répond à l'appel de l'imam Khamanéi qui avait dit : chaque voix mise dans l'urne est une voix en faveur de la révolution et l'expression de la confiance dans le régime de la République islamique d'Iran, à laquelle certains veulent du mal et que d'autres considèrent comme l'ennemie des Arabes et des musulmans, oubliant ainsi «Israël», Jérusalem, les Etats-Unis et ainsi de suite...L'Iran donne aujourd'hui au monde islamique un exemple de présence populaire, de participation populaire et d'élection populaire. Imaginez donc que la voix de Wali al Fakih est égale à celle de n'importe quel paysan iranien, ou de n'importe quel autre Iranien, qu'il soit musulman, chrétien, perse, arabe, turkmène, balouchi... Il a une voix comme les autres et il dépose son bulletin dans l'urne, comme les autres et toutes les voix mises ensembles désignent un président de la République, le chef du pouvoir exécutif qui a des prérogatives importantes en Iran. Je signalerai ici que certains rois, émirs et présidents arabes ont des prérogatives bien plus importantes dans leurs pays que celles de Wali Al Fakih. Il ne me reste plus qu'à souhaiter que ces noces démocratiques se multiplient dans notre monde arabe er islamique. Que Dieu bénisse les blessés en ce jour de fête pour eux.

Traduit par French.alahednews

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