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Discours à l’occasion de la fête de la libération et de la résistance

Discours à l’occasion de la fête de la libération et de la résistance
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Le 25 mai 2013, Machghara

Je voudrais commencer par vous saluer tous, à l'occasion de votre fête, de la fête de la libération et de la fin de l'occupation. En cette instant, nous évoquons tous les sacrifices, les martyrs, leurs familles ; les prisonniers libérés et out notre peuple qui a résisté sur sa terre et a subi les affres de l'occupation. Nous évoquons aussi tous ceux quoi souffert et consenti des sacrifices, dans le cadre de l'équation armée-peuple-résistance, ainsi que ceux qui ont souffert chez les Libanais, les Palestiniens et les Syriens, notamment les grands chefs, le sayed des martyrs de la résistance islamique sayed Abbas Moussawi, le cheikh des martyrs de la résistance islamique cheikh Ragheb Harb et le chef martyr hajj Imad Moghnié, ainsi que tous les autres martyrs et tous ceux qui par leurs sacrifices ont contribué à cette victoire. Sans eux tous, il n'y aurait pas eu de libération, ni de fête.

Je tiens aussi à saluer nos frères dans la Békaa ouest. Nous avons voulu que la célébration soit cette année chez eux, pour avoir une pensée pour cette terre généreuse, pour son peuple et pour ses martyrs. Cette région a joué un rôle central dans la libération, dans les souffrances de la résistance et dans sa victoire.

Le 25 mai 2000 est réellement une journée bénie par Dieu au cours de laquelle Ses bienfaits sont tombés sur notre peuple résistant et patient, alors que Ses foudres sont tombées sur les sionistes qui ont occupé, agressé, humilié les gens. Ce fut donc notre victoire historique et leur défaite, une date devenue désormais la fête de la résistance et de la libération, pour que ce souvenir continue de marquer nos esprits et se transmette de génération en génération.

Cette journée du 25 mai 2000 doit rester présente dans nos mémoires et dans celle de nos enfants, nos petits enfants et de leurs propres petits enfants car elle résume une expérience historique nationale unique et profonde. Elle résume des sacrifices consentis pendant des années, des leçons à tirer et des espoirs. Elle représente aussi la voie ouverte vers un avenir digne, lumineux et noble. Nous ne devons pas non plus oublier cet autre jour béni, celui du 25 septembre 2005, lorsque l'ennemi s'est retiré de Gaza, ainsi que les souffrances du peuple palestinien et les sacrifices consentis par sa résistance. Nous ne devons pas non plus oublier le jour où les Etats-Unis se sont retirés d'Irak à la suite des l'action de la résistance irakienne en janvier 2011. Ces journées doivent devenir des dates mémorables pour toute la oumma. Elles constituent une fête pour toute la oumma et pas seulement pour les Libanais, les Palestiniens ou les Irakiens. La oumma tout entière est visée par le projet américano-sioniste qui s'est concrétisé par l'occupation de nos terres. Nous ne devons pas oublier ces dates et nous ne devons pas non plus oublier les journées noires, la nakba de 1948 et la naksa de juin 1967. Nous devons mettre ces dates côte à côte et constater que dans notre histoire contemporaine, il y a des défaites et des victoires. La nakba de 1948 n'a pas seulement frappé les Palestiniens. Elle a été un coup dur pour tous les Arabes et les musulmans. Il est donc faux de considérer qu'elle concerne seulement un peuple en particulier. Aujourd'hui, 65 ans plus tard, notre peuple et toute la oumma continuent à subir les conséquences de cette nakba. Même chose pour la naksa. Nous ne devons rien oublier, d'autant que certains veulent que nous soyons sans mémoire, sans passé et par conséquent sans cause à défendre.

Nous célébrons donc aujourd'hui cette fête alors qu'en tant que Libanais et que peuples de la région, nous affrontons une série de menaces et de dangers dont deux en particulier que je développerais. La première menace est le danger permanent que représente «Israël», ses visées et ses projets et la seconde ce sont les développements en Syrie, à nos portes, à nos frontières et devant nos maisons, ainsi que l'apparition des takfiristes sur la scène.

Pour faire face à la première menace, nous regardons vers le Sud. Nous vivons hélas une époque où nous devons regarder vers le Sud et le Nord... Commençons donc par le Sud, où «Israël» continue à exécuter son projet en Palestine occupée en toute tranquillité, sans faire l'objet de critiques de la part de la communauté internationale. «Israël» judaïse la Palestine, confisque ce qui reste des terres de 1948 et multiplie la construction de colonies en Cisjordanie, maintient les prisonniers en détention etc.

Depuis la guerre de 2006, «Israël» s'entraîne chaque jour, dresse des plans et les modifie, organise des manœuvres en solo avec d'autres pays et même sur le plan du front intérieur. Un an après 2006, «Israël» a accompli la première manœuvre appelée «transformation numéro1». Il y a eu les numéros 2, 3, 4, 5 et 6. Chaque année, il y a donc une manœuvre sur le front intérieur. Que signifie-t-elle ? Elle commence par le Premier ministre et englobe l'armée, la police, la défense civile, les sirènes d'alarme, les urgences médicales, les abris ... Ce dimanche, ils en organisent une qu'ils n'ont pas appelée cette fois «transformation7» mais «Front solide numéro1». A travers ces manœuvres, ils examinent les points faibles. Je ne dis pas cela pour remplir le temps. Mais simplement pour rappeler que depuis 2006, l'ennemi a multiplié les manœuvres au rythme d'une par année pour découvrir ses points faibles et les traiter. Il veut ainsi dire qu'il est prêt à une nouvelle guerre, avec un front interne solide et il est prêt aux pires éventualités.

Plus que cela même- il faut bien reconnaître que l'ennemi traite bien ses dossiers internes-, il y a chez les Israéliens, un ministère dit du Front interne. Il y a donc un dossier et un responsable de ce dossier. Par contre au Liban, c'est la confusion totale. Lorsque, il y a quelques années, l'avion éthiopien est tombé dans la mer, nul ne savait qui était responsable de ce dossier...

«Israël» menace donc le Liban chaque jour. Il mobilise ses troupes à nos frontières. Ces forces se sont massées à nos frontières sud depuis dix mois et sont en état d'alerte maximales, elles agressent la Syrie et la menacent aussi. Cela pour «Israël», et nous au Liban, qu'avons-nous fait ? Qu'a fait notre Etat ? Et quand je dis Etat, je ne veux pas seulement parler du gouvernement, de ce président ou de tel autre responsable, je parle de l'ensemble de l'Etat libanais. Qu'a-t-il pris comme mesures pour se préparer à une éventuelle agression israélienne ? De même, le peuple libanais qu'a-t-il fait pour affronter une telle éventualité ? Qu'a-t-il demandé à son Etat de faire pour le protéger ?
Soyons francs aujourd'hui à ce sujet. Nous devons éviter de nous lancer des fleurs car nous traversons une période très délicate. Nous n'avons pas le temps de nous cacher derrière nos petits doigts ou d'enfouir nos têtes dans le sable. Au contraire, c'est le moment de lever nos têtes, d'affronter la tourmente et d'assumer les responsabilités.

Parlons donc en toute franchise : qu'a donc fait l'Etat libanais pour se préparer à toutes les éventualités ?

Commençons par l'armée. Nous réclamons tous une armée forte, capable de défendre la patrie et d'assumer les responsabilités. Mais où en sommes-nous sur le plan des effectifs et des équipements ? Où en sommes-nous dans la volonté de doter notre armée de moyens qui lui permettront d'exercer une dissuasion à l'égard d'«Israël»? Où en sommes-nous dans la protection du prestige de l'armée face à l'œil d'«Israël»? Il n'y a pas de réponse.

Je vais évoquer la période qui commence en 2005 et se poursuit jusqu'à aujourd'hui (car avant 2005, il y a une éponge qui s'appelle la tutelle syrienne et à laquelle on veut faire assumer toutes les responsabilités). Depuis 2005, nous sommes un Etat souverain et indépendant, le pays de la décision libre... très bien. Depuis 8 ans qu'avons-nous fait au sujet de l'armée ? qu'a fait l'Etat ? Nous savons tous ce qu'il en est.

Quand il y a des réponses, on entend des phrases qui ressemblent à des excuses ; il y a un problème au niveau du financement, nul ne veut nous aider, les Américains posent des vétos etc. Oui, il est interdit à l'armée libanaise et à toute armée arabe de s'équiper si cet équipement peut être utilisé pour combattre «Israël»!

Entre parenthèses : la Russie veut fournir des armes de défense aériennes, les missiles S300 ; Il ne s'agit pas d'armes offensives, mais défensives et malgré cela, tout le monde s'en mêle, les Américains et les Européens protestent, affirmant que ces armes vont briser les équilibres.

Par contre, des armes américaines sophistiquées sont vendues à certains pays arabes pour des milliards de dollars. Pourquoi ? Parce qu'il y a des garanties que pas une seule de ces armes ne sera utilisée contre Israël. La vraie crainte au sujet de l'armée libanaise est qu'il s'agit d'une armée nationale. Si on lui donne les ordres et on lui fournit la couverture politique, cette armée combattra comme la résistance. Pourquoi ? Parce que ses hommes sont faits du même bois que la résistance. Ils sont les fils de ce peuple, de cet environnement, de cette culture nationale, ils sont issus du peuple libanais.

Sur le plan civil, qu'est-ce qui a été fait ? Depuis 48 à nos jours, qu'est-ce qui a été fait sur le plan civil ? Regardez les préparatifs en «Israël» qui ne craint pourtant que les roquettes et non les bombardements aériens. Le Liban, lui, est à la merci de l'aviation israélienne, la plus puissante de la région qui est en mesure d'atteindre le plus petit recoin du pays ? Qu'est-ce qui a été fait pour protéger le font interne et qui est responsable de ce dossier ? Laissons de côté l'administration et voyons ce qui est fait au niveau des hôpitaux, des urgences, des secours, des sirènes, des radars pour signaler les avions... Il n'y a rien. Absolument rien. Aucune infrastructure. Il n'y a même pas d'abris pour être inspectés. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas un Etat responsable. Faut-il donc que la résistance se charge aussi du domaine civil ? C'est une question à laquelle l'Etat doit répondre. Il y a tout de même une exception qu'il faut relever et qui consiste dans l'infrastructure qui a été reconstruite dans le sud. Mais il ne s'agit pas d'une décision au niveau de l'Etat. Puisqu'aujourd'hui, nous voulons être justes, il faut préciser que cette infrastructure a été réalisée grâce aux efforts personnels du frère Nabih Berry, le président de la Chambre qui a utilisé tous les moyens à sa disposition, dans le cadre du jeu politique interne libanais pour obtenir ces réalisations. Mais en dehors de cela, qu'est-ce qui a été fait ? Qu'a fait l'Etat libanais si fort et majestueux ?

Il faut préciser à ce sujet, que dans toutes les étapes et dans toutes les générations, la confiance se gagne et ne s'impose pas. Nul ne peut imposer aux gens d'avoir confiance en lui. Il doit agir, avoir une ligne de conduite qui inspire la confiance. Celle-ci ne vient pas grâce à une décision mais grâce à la pratique.

Je vais donner un exemple. Sur le plan civil, les Israéliens construisent à leurs frontières, avec le Liban, la Jordanie et même au Golan avec la Syrie, des colonies. Autrement dit, il n'y a ni village, ni localité. Ils en construisent une qu'ils appellent une colonie et ils amènent des juifs du monde entier, d'Ethiopie, d'Argentine ou de Roumanie. Ils les installent sur place, leur fournissent du travail et des terrains et même des armes, car ces colonies ont un rôle sécuritaire aux frontières dans le cadre d'un plan de défense.

En face, qu'avons-nous ? Nous avons des villages et des localités libanaises de Bint Jbeil à la mer qui existent depuis des siècles. L'Etat n'a pas donc à les créer et à pousser les gens à s'y installer. Il doit uniquement préparer des programmes pour leur permettre de rester dans leurs villages, leur trouver travail. Mais il n'y a pas au Liban un Etat responsable. Un autre exemple. Il y a quelques jours, il a été question de lancer une résistance à partir du Golan. Aussitôt, les habitants du secteur occupé ont commencé à réclamer des garanties et le gouvernement israélien étudie la possibilité de les armer. Mais chez nous, les armes possédées par les habitants sont, aux yeux d'une tradition de l'Etat et de certaines parties politiques, illégales et doivent donc être ramassées.

Il existe donc deux mentalités totalement opposées. Il ne s'agit nullement d'un problème administratif. Le problème est dans l'esprit, dans l'orientation. Il y a un problème stratégique dans la conception de l'Etat libanais qui n'a jamais traité «Israël» en tant qu'ennemi ou que menace. Depuis la naissance de cet Etat, son dernier souci est de trouver le meilleur moyen d'affronter la menace israélienne ou de protéger le Liban, son peuple et sa dignité. Il s'agit donc d'un problème de fond.

Mais il y a au Liban une partie qui se prépare à affronter toute menace israélienne et toute agression israélienne. Une partie de la population le fait, à travers la résistance. Je ne parle pas ici de la seule résistance du Hezbollah. La victoire que nous célébrons aujourd'hui est le fruit de nombreux efforts, des sacrifices des combattants de tous les partis et de tous les efforts déployés depuis la première formation de la résistance libanaise par l'imam disparu Moussa Sadr et par tous ceux qui ont participé d'une façon ou d'une autre à la résistance.

Trente ans plus tard, et avec le cumul des expériences, la multiplication des capacités humaines et militaires, le Liban est aujourd'hui en mesure de faire face à toute menace israélienne. Il a cette force qui a vaincu «Israël» et l'a contraint à quitter Beyrouth, Saïda, la montagne, Tyr, Nabatiyé, la Békaa ouest, Rachaya et toute la bande frontalière. Cette force a aussi vaincu «Israël» en 2006. Et depuis cette guerre, elle continue à se préparer, à s'équiper, à s'entraîner et à se maintenir en état d'alerte. Aujourd'hui, c'est cela que possèdent les Libanais. En regardant le Liban, c'est cette force que craint Israël. Par contre, sur l'autre versant, au Liban, certains ne savent comment se débarrasser de cette résistance et comment la désarmer. A ceux-là je dis : vous êtes incapables de désarmer la résistance car elle a des armes qui tuent, qui ont vaincu «Israël» et qui sont appuyées par son peuple. Ils disent alors : essayons de confisquer ces armes, en les plaçant dans tel lieu, sous le contrôle de telle partie... Mais je vous le dis - et je ne veux pas entrer dans un débat pour laisser de la place au second sujet de ce discours- toutes ces propositions ne bâtissent pas une nation et ne dissuadent pas l'ennemi.

La situation actuelle peut dissuader l'ennemi, mais si nous voulons placer les armes et les moujahidins sous l'autorité de l'Etat, ce sera signer la fin de leur efficacité, la fin de cette résistance, de son prestige et de sa force de dissuasion. Pourquoi ? car nous avons un Etat incapable d'assurer la sécurité des funérailles d'un homme à Saïda, incapable de mettre un terme à un conflit sanglant, tragique et destructeur à Tripoli, incapable de s'entendre sur une nouvelle loi électorale, un Etat pour les religions et les régions. Imaginez-vous un instant qu'un tel Etat est en mesure de prendre la décision d'affronter l'ennemi, de le dissuader et de lui faire peur ? Après la guerre de juillet 2006, nous avions dit : construisez un Etat fort, capable et juste et nous -je serai le premier- nous retournerons à nos mosquées, à nos écoles et à nos fermes. Nous resterons des résistants, prêts à combattre sous la direction de cet Etat. Un Etat Fort, juste, capable et courageux.

J'appelle tous les responsables au sein de l'Etat ainsi que le peuple, à prendre en tout cas conscience du danger réel qui nous menace. Pour l'instant, tout le monde se comporte comme si ce danger n'existait pas et qu'«Israël» était devenu pacifiste et calme. Non, non et encore non ! «Israël» se prépare, s'équipe, est en état d'alerte et multiplie les manœuvres tout en observant les développements dans la région. Nul ne peut prévoir ce que cet ennemi compte entreprendre... Vous pouvez dormir, mais votre ennemi, lui, ne dort pas. Il se prépare et attend. Il peut prendre aussi une initiative, mais vous que faites-vous ?

Nous, au sein de la résistance islamique, nous continuons à assumer nos responsabilités. Si quelqu'un croit que les campagnes médiatiques, les pressions et le doute peuvent y changer quelque chose, il se trompe. L'histoire de nous mettre sur la liste des organisations terroristes par exemple... Nous y sommes, à leurs yeux, depuis des années. C'est donc de l'encre sur du papier et ne change rien à notre détermination.

Depuis trente ans, nous ne vivons pas seulement sur le champ de bataille. Nous subissons aussi une guerre psychologique, médiatique et politique et nous faisons l'objet d'énormes pressions sans que cela ait ébranlé une seule fois notre détermination et la force de notre engagement. C'est pourquoi je dis à nos partisans : ayez confiance dans la résistance et misez sur elle. Elle restera avec vous pour vous protéger et vous resterez si Dieu le veut la tête haute et dans le camp des vainqueurs.

Au sujet de l'Etat fort et juste, nous disons que même s'il ne l'est pas, la présence de l'Etat est préférable à son absence. L'Etat est préférable au vide et au désordre. C'est une base légale, religieuse et raisonnable. Nous sommes aujourd'hui devant l'échéance électorale. Depuis un an, on mène une campagne féroce contre nous -contre le 8 mars et nos alliés, mais comme toujours le Hezbollah a la plus grosse part-, nous accusant de vouloir le vide, de ne pas vouloir d'élections, ni de Parlement, ni de gouvernement pour entraîner le pays dans une autre direction. Vendredi, il est apparu que tout cela est du mensonge et de la diffamation. Nous voulions une nouvelle loi, les parties ont été incapables de s'entendre à ce sujet. Il y avait alors la loi de 1960, que les Libanais rejettent et qui a été enterrée, avant d'être de nouveau exhumée et nous avons présenté nos candidatures avant même le 14 mars pour bien montrer que pour nous, tout, même la loi de 1960, était préférable au vide. Nous sommes donc aujourd'hui devant trois choix : l'organisation des élections sur la base de la loi de 1960, la prorogation du mandat du Parlement (nous sommes d'accord pour cette prorogation, mais il faut en déterminer la durée) ou enfin, s'il y a un miracle qui nous permet de nous entendre sur une nouvelle loi. En tout état de cause, nous sommes contre le vide.

Toujours sur le plan interne, nous réitérons notre appel à éviter tout conflit ou affrontement interne. Nous sommes opposés au sujet du dossier syrien. Vous combattez en Syrie et nous le faisons aussi. Laissons donc le Liban de côté. Nous avons des visions différentes au sujet de la Syrie et du devoir à accomplir envers ce pays. Soit, mais laissons le Liban à l'abri des affrontements sanglants. Nous sommes engagés dans ce sens et nous le prouvons chaque jour dans la pratique. Ce qui s'est passé ces derniers jours à Saïda est vraiment nuisible et déplorable. Mais nous ne voulons pas créer un problème. Nous tenons à Saïda, à ses fils et à sa sécurité. De même, ce qui se passe à Tripoli doit s'arrêter à n'importe quel prix. Cet affrontement sanglant et stérile doit cesser. Celui qui veut appuyer l'opposition syrienne ou le régime aille en Syrie le faire. Laissez donc Tripoli à ses fils, à sa population aimable et pacifiste qu'il s'agisse des habitants de Bab Tebbaneh ou de ceux de Baal Mohsen ou d'autres quartiers. Ce conflit attriste tous les cœurs et c'est pourquoi nous réitérons notre appel à le cesser. Ce conflit n'a pas d'horizon, ni d'objectif si ce n'est de détruire la ville et de causer encore plus de pertes humaines et de malheurs. J'appelle tous les protagonistes à se rassembler en toute sincérité autour de l'Etat et en particulier de l'armée libanaise qui est la seule véritable garantie de notre paix civile et de notre coexistence et qui doit être l'arbitre dans ce genre de conflit interne.

J'en arrive au second titre qui est très délicat et qui nous place devant une nouvelle étape.

Ce qui se passe en Syrie est très important pour le Liban. Il est même vital pour notre pays, pour son présent et son avenir. Nous ne devons pas nous cacher derrière notre doigt ou enfouir nos têtes dans le sable, en traitant ce qui se passe en Syrie comme si nous vivions à Djibouti. Non, nous sommes à la frontière de la Syrie. Nous avons le courage de dire et de faire. C'est pourquoi je parle aujourd'hui en toute franchise, à une période historique très délicate.

Un rapide rappel s'impose. Depuis le début des événements en Syrie, nous avions une ligne politique claire. Nous avons dit que nous sommes avec les revendications populaires en faveur de la réforme mais que ce régime a des points positifs, notamment au sujet de la résistance et de la «moumanaa», tout en ayant des points négatifs et des lacunes. Les réformes sont donc nécessaires, mais le seul moyen de les réaliser est le dialogue politique. Pour nous, il ne fallait pas qu'une partie, qu'il s'agisse du régime ou de l'opposition, brandisse un fusil contre l'autre. Avec nos faibles moyens, et grâce à nos relations avec le président et avec certaines parties de l'opposition, nous avons œuvré dans ce sens, parce que nous savons ce que représente la Syrie pour nous, Libanais, pour les Palestiniens et pour l'axe de la résistance. Nous avons tenté d'encourager la tenue d'un dialogue politique pour parvenir à un compromis. Le président avait accepté mais l'opposition avait refusé. Par souci de vérité et pour l'honnêteté intellectuelle, il faut préciser que le président syrien a toujours accepté de s'asseoir à une table pour dialoguer et il a accepté le principe des réformes institutionnelles de fond, mais l'opposition refuse un tel dialogue. Elle l'a refusé au début dans l'espoir de voir le régime chuter rapidement. Elle a tout misé sur cela, convaincue que ceux qui ont l'appui des Etats-Unis, de l'Europe, des monarchies pétrolières etc ne peuvent que gagner très rapidement. Les événements des deux dernières années ont montré que rapidement un axe s'est formé, conduit par les Etats-Unis qui ont le dernier mot et la décision. Cet axe regroupant une vaste coalition est appuyé tacitement par «Israël» car le projet américain pour la région est avant tout israélien. Il n'a pas de projet américain à proprement parler. Al Qaëda y a été intégrée ainsi que les groupes takfiristes, ceux qui rejettent tout ce qui n'est pas eux. De l'argent a été versé et ces groupes ont obtenu de grandes facilités pour pouvoir entrer en Syrie. Ils sont donc venus du monde entier, des dizaines de milliers de combattants. Ils n'ont pas d'ailleurs dérangé les «amis de la Syrie» réunis il y a quelques jours à Amman. Mais un petit groupe de combattants du Hezbollah, si ! Sa présence a été considérée comme une intervention étrangère.

En réalité, pendant toute la période précédente, nous ne sommes pas intervenus en Syrie. Nous n'avons commencé à le faire qu'il y a un mois, pour être franc. Avant, nous cherchions surtout à pousser vers le dialogue en attirant l'attention des protagonistes sur le fait que la Syrie est en train d'être détruite, qu'il ne faut pas perdre l'occasion d'engager le dialogue. Nous avons même utilisé dans ce but nos relations avec des forces islamistes et nationales et même avec des Etats...En vain. L'axe appuyé par les Etats-Unis insistait pour poursuivre la bataille jusqu'au bout. Il ne voulait rien entendre à part la chute du régime à n'importe quel prix. Je sais qu'il y a eu au cours de ces deux années, des propositions acceptables qui ont été d'ailleurs acceptés tacitement par le commandement syrien. Ces propositions ont été soumises à des pays régionaux qui les ont refusées, car ces pays ne peuvent pas accepter l'idée du maintien en place du régime sous quelque forme que ce soit. Ils n'ont pas de problème à ce que la Syrie détruite, pourvu que le régime ne reste pas. Nous sommes arrivés au cours des derniers mois à la situation suivante : Il y a une opposition installée à l'étranger, parmi elles certains ont une vision et des revendications justes. Ils sont prêts à dialoguer et nous respectons leur opinion et leurs droits. Mais ceux-là ne forment qu'une partie de l'opposition syrienne. Il y a une autre partie qui est employée par la CIA, le Pentagone et d'autres services de renseignements dans le monde. Leur décision ne leur appartient pas. C'est l'autre partie de l'opposition installée à l'étranger. Mais sur le terrain, la situation est différente. Cette opposition contrôle-t-elle les groupes qui se battent dans les régions desquelles les forces du régime ont été chassées ? L'opposition de l'étranger a-t-elle la moindre influence sur ces groupes armés ? L'Occident, les Arabes, les services de renseignements et les médias savent comme vous et moi la réalité : la force principale et le courant dominant au sein de l'opposition sur le terrain en Syrie c'est le courant takfiriste. Ceux de l'étranger n'ont aucune influence sur ce courant et je l'ai déjà dit : on les amenés pour négocier à travers eux, et ce sont eux qui paieront le prix au final. De plus, les pays occidentaux semblent de plus en plus embarrassés devant cette réalité nouvelle de la transformation rapide des forces qui se battent sur le terrain en Syrie sous la bannière de l'opposition. Les pays occidentaux sont embarrassés devant leurs opinions publiques et leurs populations : ce sont ceux-là que vous armez ? Ce courant semble donc dominer l'opposition et il reçoit des armes et de l'argent de certains pays arabes et régionaux. Ces pays, notamment les Arabes, veulent se débarrasser du régime et de ces combattants. Ils facilitent donc leur départ vers la Syrie. Mais ils ne songent pas au jour où ils reviendront chez eux après avoir acquis une expérience nouvelle en matière de férocité, de violence et de confrontation.

C'est comme cela que nous voyons la situation aujourd'hui. Il ne s'agit donc plus d'un peuple qui se soulève contre un régime, il ne s'agit plus de réformes, ni de dialogue. C'est désormais tout à fait différent. Je vais maintenant développer avec précision la vision sur la base de laquelle nous agissons. Nous considérons que la prise de contrôle de la Syrie, ou de certaines provinces syriennes -surtout celles qui sont à la frontière du Liban- par ces groupes takfiristes constitue un grand danger pour le Liban et les Libanais. Il ne s'agit donc pas d'une menace pour le Hezbollah ou pour les chiites, mais sur tout le pays, sur tous les Libanais, sur l'Etat, la résistance et la coexistence. Je peux fournir une preuve que ces accusations ne sont pas injustes. Si ces groupes parviennent à contrôler les provinces syriennes limitrophes du Liban, ils représentent une menace pour les chrétiens et les musulmans et quand je parle des musulmans, j'entends les sunnites, les druzes, les chiites et les alaouites. Vous voulez une preuve, regardez l'Irak. Ceux qui se battent aujourd'hui en Syrie sont dans le prolongement de ce qu'on appelle «l'Etat islamique d'Irak». Demandez aux sunnites d'Irak combien d'ulémas sunnites ont été tués par ce groupe, combien de leaders sunnites qui ne partagent pas sa vision ont été tués par ce groupe, combien de mosquées ce groupe a dynamité à Anbar, à Fallouja, à Mossoul, à Ninawa et ailleurs. Il n'a pas seulement dynamité des églises et des husseïniyés chiites...D'ailleurs, ce groupe se vante d'avoir accompli entre 4000 et 5000 attentats-suicides en Irak, dont la plupart ont visé des Irakiens de toutes les religions, les confessions et les ethnies.

Il y a quelques jours, il y a eu des élections au Pakistan. Vous savez quel est le problème de l'esprit takfiriste ? C'est qu'il condamne les gens pour les raisons les plus futiles, pas pour des raisons idéologiques ou confessionnelles seulement, mais aussi pour des raisons politiques. Celui qui participe aux élections doit donc être tué et son argent est un butin. C'est cela l'esprit takfiriste. Il ne fait pas de distinction entre le sunnite, le chiite et le chrétien qui participe aux élections. Ils se vantent de cette fatwa et ils ont tué de nombreux Irakiens devant les bureaux de vote, dans toutes les provinces irakiennes. Combien de personnes ont été tuées au Pakistan devant les bureaux de vote et pendant les campagnes électorales? La plupart des victimes étaient des sunnites et même des ulémas sunnites. Ils ont été tués parce qu'ils participent aux élections, alors que les takfiristes condamnent le processus électoral. Au Pakistan, ils ont été tués par les Talibans pakistanais. Je possède des données qui montrent qu'en Irak, au Pakistan, en Afghanistan et en Somalie, les takfiristes ont tué plus de musulmans sunnites que de chiites ou de chrétiens.

Je m'adresse au peuple libanais et aux peuples de la région, en tant qu'ami qui leur veut du bien et qui les conseille ou comme le petit frère : vous avez des exemples devant vous. Ne fermez pas les yeux. Ce virus fait aujourd'hui souffrir la Tunisie et la Libye. Il sévit même dans les pays qui l'ont fabriqué et l'ont exporté et il y a de grands risques qu'il atteigne le Liban. C'est cela le danger. C'est un cerveau qui n'accepte pas le dialogue et qui ne connaît pas la pratique de l'arrondissement des angles. Les «priorités» et les «points communs» n'existent pas dans son vocabulaire. Il n'a qu'une chose, la possibilité de traiter les autres de renégats, pour des raisons futiles, autorisant ainsi leur assassinat et la confiscation de leurs biens.

Quel sera l'avenir de la Syrie si ces groupes y prennent le pouvoir et quel sera l'avenir du Liban ? Quel sera aussi l'avenir de la Palestine et des peuples de la région ? Répondez-mois et mettez de côté la question communautaire. Discutons raisonnablement. Il s'agit d'un danger réel.

Comme vous le constatez, nous n'abordons pas le problème sous l'angle des sunnites et des chiites, comme certains nous en accusent. Nous estimons que tous les musulmans et tous les chrétiens sont menacés par cet esprit et cette conception du monde, par ce projet qui rampe vers la région et qui est financé par les Etats-Unis et appuyé par eux, parce que c'est le seul moyen qui leur reste de contrôler la région face à l'éveil des peuples.

Je ne cherche pas à effrayer, mais c'est la réalité. Vous avez vu depuis le début comment l'opposition syrienne a commencé par dire que le régime syrien va sauter dans un ou deux mois, ou même dans trois. Certaines de ses figures ont aussi dit : une fois que ce sera fait, nous viendrons chez vous, au Liban, car nous voulons prendre notre revanche de la résistance, cette même résistance qui a réalisé la victoire en 2000 et qui a mis en échec le projet du nouveau Moyen Orient en 2006. Elles l'ont dit, tout cela a été repris dans les médias. Cette opposition présentait ainsi ses lettres de créances aux Américains et aux Israéliens, pour obtenir leur appui.

Dès le début, ils ont ainsi enlevé des pèlerins à Aazaz et ils ont commencé à attaquer les Libanais dans le rif de Qousseir dans le but de les pousser à l'exode. Ensuite, il y a eu une évolution qui a donné l'avantage au sein de l'opposition aux groupes takfiristes qui s'ils prennent le pouvoir plongeront l'avenir de la région dans le gouffre de l'obscurantisme. Ensuite, la Syrie n'est plus une scène pour une révolution populaire contre un régime politique. Elle est désormais une scène qui permet aux Etats-Unis, à l'Occident et à leurs instruments dans la région d'imposer leur projet qui est, nous le savons tous, dans l'intérêt d'«Israël» et même préparé par lui. Enfin, je tiens à préciser que la Syrie est la base arrière qui appuie et protège la résistance. Or celle-ci ne peut pas rester les bras croisés à assister à la destruction de son appui et de sa protection. Ce serait faire preuve d'une grande sottise. L'idiot est celui qui assiste sans rien faire à la mort, à l'encerclement et au complot, en les voyant arriver vers lui sans réagir. Par contre le responsable est celui qui agit avec le sens de ses responsabilités.

Si la Syrie tombe donc entre les mains des Américains, des Israéliens et des Takfiristes et entre les mains de ceux qui sont les instruments des Etats-Unis dans la région et se font appeler des Etats régionaux,, la résistance sera encerclée et «Israël» entrera au Liban et lui imposera ses conditions. «Israël» fera revivre ses projets, ses visées et ses ambitions et le Liban connaîtra de nouveau une ère israélienne. Si la Syrie tombe, la Palestine sera perdue, avec sa résistance, Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem seront aussi perdues. Selon nous, si la Syrie tombe, commencera alors pour la région et pour ses peuples, une période noire, dure et injuste.

Il y a deux parties dans ce conflit. La première est l'axe américano-occidentalo-arabo-régional, qui utilise et courtise sur le terrain les courants takfiristes, ces courants qui coupent les têtes, égorgent et violent les tombes pour effacer la mémoire et l'histoire vieille de 1400 ans- cette histoire qui a préservé la diversité tout au long des différentes périodes, maintenant debout les églises et les mosquées. Ces courants qui refusent toute solution politique et ne veulent que se battre et tuer.

La seconde partie est représentée par un régime qui a une position claire à l'égard de la Palestine, des mouvements de résistance et du projet sionistes. En même temps, ce régime a toujours exprimé sa volonté de dialogue et sa détermination à essayer de trouver une solution politique qui passe par les réformes. Chacun est libre de choisir son camp entre ces deux parties. Mais le Hezbollah ne peut pas être dans un front qui comprend les Etats-Unis, «Israël», les violeurs des tombes et les coupeurs de tête.

Chacun est libre de choisir son camp, mais le Hezbollah ne peut pas être dans la même tranchée avec ceux qui veulent détruire les réalisations et les acquis, brader les sacrifices et nous transformer en esclaves des Américains, des Israéliens et du projet du Moyen Orient que nous avons déjà mis en échec grâce au sang de nos fils. Le Hezbollah ne peut pas être avec la première partie, mais chacun a le droit d'être là où il le souhaite. S'il veut rester à l'écart, c'est son droit. Celui qui croit qu'on ne peut pas changer cette équation, peut aussi faire son choix. Beaucoup pensaient en 1982 que nul ne peut changer l'équation voulue par les Américains et les Israéliens. Mais la résistance l'a fait, non seulement elle a changé l'équation libanaise, elle a aussi changé l'équation régionale.

En adoptant la position que j'ai expliquée, nous considérons que nous défendons le Liban, la Palestine et la Syrie.

Je sais parfaitement que cette position et cette vision vont nous coûter cher et soulever contre nous une vaste campagne médiatique et politique. Mais il faut rappeler que même avant que nous n'intervenions en Syrie, cette campagne existait déjà. Nous sommes la cible depuis deux ans, d'une campagne de désinformation et d'une guerre psychologique incroyables et que nous intervenions ou pas en Syrie, cette campagne et cette guerre ne s'arrêteront pas. Il y a une décision en ce sens prise depuis longtemps et financée par des centaines de millions de dollars pour nous diffamer et inventer des mensonges à notre sujet.

Quant au fait de nous mettre ou non sur la liste des organisations terroristes, cette idée n'est pas nouvelle. Quand je pense qu'il existe au Liban et en dehors du Liban des gens qui feraient tout pour être cités par une personnalité connue dans le monde arabe ou par le chef d'un Etat régional. Nous, nous sommes servis, puisque le chef de la plus grande puissance mondiale vient en «Israël» et du premier au dernier jour de sa visite n'a qu'un mot à la bouche : le Hezbollah ! En tout cas, nous heureux et non tristes de voir que l'Europe voit en nous une force capable de changer les équations. C'est une source de fierté pour nous. Donc, vous savez ce que vous pouvez faire avec votre liste des organisations terroristes...

On nous accuse aussi d'avoir des arrières- pensées confessionnelles. Mais c'est faux. Toute notre histoire en témoigne, au Liban, en Palestine et en Bosnie Herzégovine. Nous avons envoyé en Bosnie la crème de nos jeunes. Nous avions même des camps sur place et c'est la première fois que cette question est évoquée aussi clairement. Nous avons combattu et nous avons eu des martyrs tombés sur place pour défendre les musulmans sunnites de Bosnie, car il n'y a pas de chiites là bas. Tout ce que nous avons subi jusqu'à présent à cause de notre engagement envers la cause palestinienne, qui est pour nous, une question idéologique, en est aussi la preuve. Nul ne peut donc nous accuser d'être confessionnels. Notre position à l'égard de l'Irak est claire et d'ailleurs à l'égard de tous les sujets. Cette accusation ne vise donc qu'à ternir notre image, à briser notre détermination et à faire plier les familles de nos martyrs.

A ce sujet, je voudrais dire une chose. Ces derniers jours, il a été beaucoup question d'une prétendue réaction de colère de la part des familles des martyrs tombés en Syrie. Allez donc voir ces familles nobles et dévouées, allez donc leur parler et voyez vous-même ce qu'elles disent. Ce sujet n'avait jamais été évoqué auparavant dans les médias de notre part, mais je vais en parler. Ces gens d'une grande bonté nous disent simplement : pourquoi avez-vous attendu si longtemps pour intervenir ? Dans chaque famille visitée par nos cadres et nos responsables, nous n'avons entendu que des encouragements et des bénédictions, comme ce que nous entendions pendant les précédents affrontements. Un média insiste pour dire que le père de deux martyrs tombés en Syrie a eu une crise cardiaque à cause du choc et il en est mort. Mais il est vivant et il m'a envoyé un message avec ceux d'entre nous qui ont été le voir pour me dire qu'il est prêt à envoyer ses autres fils et tout son argent pour cette bataille. En tout cas, je tiens à préciser que nous n'avons aucun combattant qui va au combat malgré lui. Nous n'obligeons personne. En 30 ans de résistance, nous n'avons jamais obligé quelqu'un à aller au combat malgré lui ou sans avoir toute sa conscience et sans être convaincu. Aujourd'hui, nous sommes au contraire obligés de freiner le flot de volontaires chez nos partisans. Nombreux sont ceux que nous nous interdisons d'envoyer car nous voulons être présents dans des limites précises et bien étudiées. Mais si ceux qui nous diffament peuvent assumer le choc, nous sommes prêts à appeler au jihad. En deux mots, ils verront des dizaines de milliers de moujahidins qui se précipiteront vers les fronts.

Depuis longtemps, nous avons un règlement qui nous empêche d'envoyer au combat un fils unique, sans une autorisation écrite de ses parents. Mais dans cette bataille, nous avons reçu plusieurs messages de parents d'enfants uniques désireux que leurs fils y participent. Parfois, les parents viennent eux-mêmes pour nous transmettre le message. Mais j'ai personnellement demandé que les fils uniques ne participent pas à cette bataille, même si leurs parents le souhaitent. Les lettres sont en ma possession.

En réalité, ceux qui lancent ces diffamations ne comprennent pas notre résistance et son public. Ils ne comprennent pas son environnement et sa culture. Cela fait trente ans qu'ils ne comprennent pas ou comprennent mal. Cela fait trente ans qu'ils font de faux calculs et aboutissent à de mauvais résultats. Les faux préambules donnent de faux résultats.

Chers frères et sœurs, nous sommes devant une étape totalement nouvelle qui a commencé depuis quelques semaines dans sa forme claire, cette période s'appelle celle de la protection de la résistance et de son renforcement en assurant ses arrières. C'est aussi celle de la protection du Liban et de la défense de ses arrières et c'est une responsabilité collective.

Nous ne demandons pourtant à personne de nous aider ou de partager les responsabilités avec nous. Nous sommes les hommes de cette bataille et nous sommes capables de la mener et de remporter la victoire. Avec vous, partisans nobles et généreux, partisans dignes te prêts à tous les sacrifices, nous poursuivrons le chemin et assumerons les responsabilités ainsi que les conséquences de cette position. En conclusion, je vous dis, comme je l'avais fait au cours des premiers jours de la guerre de juillet 2006 : chers moujahidins et cher public noble et digne, comme je vous avais toujours promis la victoire, je vous la promets de nouveau...

Traduit par French.alahednews

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